Depuis 2001, le montant annuel dépensé en médicaments d’ordonnance a été multiplié par deux au Canada.

Les dépenses en médicaments d’ordonnance se sont élevées à 33 milliards de dollars en 2020, soit près du double des 17 milliards de dollars constatés en 2001, selon l’étude Trends in Canadian prescription drug purchasing : 2001 – 2020, citée par La Presse.

L’accélération des dépenses s’explique par le développement des biomédicaments. Il y a vingt ans, les médicaments abordables indiqués pour de larges groupes de la population représentaient la plus grande partie des dépenses de médicaments au Canada. À présent, ce sont les biomédicaments, des médicaments coûteux utilisés sur de petites cohorte de patients pour traiter des maladies spécifiques, constituent une grande partie des dépenses.

À lui seul, l’Infliximab, utilisé pour traiter des maladies auto-immunes, a coûté 1,2 milliard de dollars en 2020.

Depuis vingt ans, les dépenses en médicaments d’ordonnance ont augmenté de 4 % en moyenne annuelle dans les pharmacies et de 7 % en milieu hospitalier. Ce sont les médicaments délivrés en pharmacies qui représentent le plus gros de la facture totale : ils sont passés de 15 à 28 milliards de dollars. Les médicaments prescrits en milieu hospitalier sont quant à eux passés de 2 à 5 milliards de dollars.

Le coût n’est pas le même selon la nature de la couverture d’assurance médicaments. Pour un même médicament, les patients couverts par une assurance médicaments privée ont déboursé en moyenne 17,6 % de plus que les adhérents au régime public d’assurance médicaments de la RAMQ.

La tendance à la hausse devrait se poursuivre d’ici 2023, indique l’étude, qui notent que les dépenses augmentent d’environ un milliard de dollars par année.

Face aux dépenses croissantes des médicaments, le gouvernement fédéral a modifié le règlement du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEMPMB) visant à mieux contrôler les coûts des médicaments. L’entrée en vigueur de cette modification est prévue pour 1er juillet 2022.

Les auteurs de l’étude suggèrent une autre possibilité pour davantage maîtriser la hausse des dépenses des médicaments. Selon eux, les biosimilaires devraient être davantage utilisés. Ces médicaments ont recours à des molécules moins coûteuses que les biomédicaments, tout en présentant des propriétés équivalentes.