Selon un nouveau livre blanc publié par Helen Stevenson, les entreprises canadiennes devraient s’interroger sur la gestion de leurs régimes d’assurance-médicaments et l’examiner de plus près pour éviter d’autres baisses de prestations, des augmentations des coûts et même des répercussions sur les prix de leurs propres produits et services. Intitulé « Finis les chèques en blanc : Tirer meilleur parti des régimes privés d’assurance-médicaments », cet ouvrage aborde le problème de l’explosion des coûts des médicaments d’ordonnance et de l’impact économique qu’elle a sur les promoteurs de régimes, les employés et les retraités.

Le livre souligne que les entreprises canadiennes dépensent environ 200 millions de dollars par semaine en médicaments d’ordonnance, soit environ 10,2 milliards l’an dernier. En outre, les dépenses totales en soins de santé ont augmenté de 6,6 % annuellement entre 1985 et 2007, mais la croissance des dépenses en médicaments s’élevait à 9,2 % pour la même période.

Mme Stevenson identifie les quatre principales causes de la hausse des coûts des médicaments :
1. les régimes consentent à offrir n’importe quel médicament à n’importe quel prix
2. le potentiel des médicaments génériques n’est pas exploité suffisamment
3. les prix des médicaments et des frais d’exécution varient d’une pharmacie à l’autre
4. les employés demeurent indifférents face aux sommes versées par leurs régimes collectifs.

Le livre blanc affirme en outre que les dépenses en médicaments du secteur privé atteignaient environ 14 milliards en 2009, soit un taux de croissance de 7 %, tandis que pendant la même période dans le secteur public, ces dépenses s’élevaient à 11,4 milliards de dollars et le taux de croissance était de 4 % seulement.

Des conseils pour réduire les coûts
Mme Stevenson propose aux promoteurs de régimes plusieurs mesures pour tirer meilleur parti de leur régime d’assurance-médicaments. Les promoteurs devraient entre autres comprendre clairement les objectifs de leur régime et obtenir des données fiables pour prendre de meilleures décisions. « Pour moi, mieux gérer leur liste de médicaments; informer leurs employés sur l’usage adéquat de médicaments d’origine et de génériques et promouvoir ces derniers; établir un plus grand pouvoir d’achat; promouvoir le consommateurisme et enfin, réinvestir les économies réalisées dans leurs régimes.»

« Il est possible de gérer les coûts des médicaments, mais il faut apporter des changements », ajoute Mme Stevenson. « Autrement, les coûts des régimes vont continuer de grimper et les conséquences pourraient être graves. Les réformes du secteur public ont sensibilisé les gens aux problèmes des régimes d’assurance-médicaments et ont donné un élan irréfutable au changement. Il est temps pour le secteur privé d’emboîter le pas. »

Dans la préface Don Drummond, conseiller économique à la Banque TD, demande aux employeurs et aux employés de tenir compte des coûts des médicaments et de leur impact sur les régimes de prestation. « Les employeurs se sentent et se montrent impuissants à maîtriser les augmentations de coûts, cela va à l’encontre des intérêts de plusieurs, car les entreprises refilent ces augmentations à leurs clients ou à leurs employés. Tout compte fait, ce sont les clients et les employés des entreprises qui paient pour l’inefficacité de certains régimes et chacun d’entre nous devrait se sentir concerné », écrit-il.