
Desjardins Assurances s’est retrouvé sur la sellette la semaine dernière après qu’un père de famille ait dénoncé le refus d’assurer sa fille par l’assurance collective à la suite d’une tentative de suicide.
Le père, Mathieu Gaudreault, s’est vidé le cœur dans un long message sur Facebook jeudi dernier. Celui-ci a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, avant de résonner sur plusieurs tribunes médiatiques comme La Presse ou le 98,5 FM.
M. Gaudreault y explique que lorsque sa conjointe a changé d’emploi, celle-ci a eu accès à une nouvelle assurance collective pour la famille fournie par Desjardins Assurances.
Dans le formulaire soumis à l’institution financière, le père de famille a déclaré que sa fille de 16 ans, Maïté, avait un passé médical à la suite de sa tentative de suicide, et qu’elle devait prendre des médicaments pour traiter son anxiété.
Lorsque la réponse de l’assureur est tombée, il a compris que toute la famille était admissible, sauf sa fille. L’assureur a rapidement réagi jeudi en après-midi plaidant une « erreur administrative » pour expliquer son refus initial.
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Preuves d’assurabilité
La vérification des antécédents médicaux des adhérents n’est pas chose commune dans le domaine de l’assurance collective, mais elle peut avoir lieu dans certains petits régimes où les paramètres de contrôle sont plus serrés, explique Paul Gauthier, chef de produit, assurance, groupes et entreprises chez Desjardins, en entrevue avec Avantages.
« Dans certains contrats particuliers, des preuves d’assurabilité doivent être demandées à l’adhérent. Ce sont des règles mises en place pour gérer les risques et contrôler les coûts des régimes de petits groupes. Elles découlent d’expériences que nous avons déjà vécues », dit-il.
M. Gauthier explique qu’il s’agit souvent à la fois d’exigences imposées par Desjardins et de demandes des promoteurs soucieux d’assurer la pérennité de leur régime d’avantages sociaux.
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Antécédents médicaux
Un adhérent à l’un de ces contrats particuliers pourrait donc voir sa couverture d’assurance, et celle de ses personnes à charge, être affectée par ses antécédents médicaux.
Les antécédents médicaux des personnes à charge ne sont en revanche jamais demandés. L’erreur de Desjardins dans le dossier de la famille de Mathieu Gaudreault a donc été d’envoyer les mauvais formulaires à la mère de Maïté.
En entrevue avec nos collègues du magazine Conseiller, la porte-parole de Desjardins, Valérie Lamarre, a confirmé que le dossier avait été réglé avec la famille de Mathieu Gaudreault.
Par voie de courriel, Suzie Pellerin, vice-présidente adjointe, Affaires publiques et gouvernementales (Québec) à l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes, a expliqué que l’organisation ne pouvait pas commenter des cas précis mais que de manière globale, l’assurance collective offrait une couverture à un groupe d’adhérents « en fonction des programmes choisis par l’employeur et, à l’occasion, en collaboration avec les employés ».
« Ces protections peuvent être différentes d’un employeur à l’autre et, en général, les personnes à charge bénéficient d’une couverture à partir du contrat de l’employé-adhérent. Une analyse du profil de l’assuré est effectuée seulement pour une adhésion tardive ou des protections particulières et supplémentaires. »
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