Depuis plus de 60 ans, la Fraternité des policiers et policières de Montréal autoadministre son régime d’assurance collective. Un modèle qui lui permet de réduire les coûts, d’être plus agile et de mieux répondre aux besoins des participants.
« C’est dans l’ADN des policiers de Montréal de nous prendre nous-même en charge. On le fait avec nos avantages sociaux, mais aussi avec notre régime de retraite », a fièrement expliqué Pascal Poirier, vice-président au Secrétariat et à la trésorerie du syndicat lors d’un colloque sur l’assurance collective organisé mercredi à Montréal par la firme Segic.
Le volets maladie et dentaire du régime sont auto-assurés, alors que les volets assurance vie, voyage et DMA sont fournis par un assureur. « Ces volets sont trop gros ou trop complexes pour que l’on puisse les autogérer », a précisé M. Poirier.
Les avantages d’un régime auto-assurés sont multiples, a-t-il poursuivi : agilité accrue, services aux participants et couvertures plus personnalisés, accès facile aux données, entre autres.
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Flexibilité et personnalisation
Pour illustrer la grande souplesse que permet un régime auto-assuré, Pascal Poirier a donné l’exemple d’un policier qui était en arrêt de travail depuis trois ans pour de fortes douleurs aux pieds. Alors qu’il était à un doigt d’être envoyé à la retraite (le régime ne comportant pas de volet invalidité de longue durée), le policier en question a appris l’existence d’un appareil qui pourrait l’aider.
Même si celui-ci, d’une valeur de 3 000 $ n’était pas couvert, les responsables du régime ont accepté de rembourser l’appareil, espérant que grâce à lui le participant pourrait poursuivre sa carrière. Le traitement a finalement fonctionné, et le policier a repris du service. « C’est le genre de chose que l’on peut faire avec un régime autogéré. On a plus de liberté pour les cas qui se trouvent dans des zones grises », indique M. Poirier.
Autre atout non négligeable de l’autoadministration : l’accès direct aux données. Cela a permis au syndicat d’identifier les problèmes de santé les plus fréquents chez les policiers et d’adapter les couvertures du régime en conséquence. Ces données ont par exemple révélé une prévalence de cancer plus élevée chez les policiers de Montréal que dans la population en général. « Nous allons peut-être mandater une chaire de recherche pour approfondir la question », mentionne Pascal Poirier.
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Fonds facilement transférables
Comme le régime conserve les surplus, il est également possible de procéder à des transferts de fonds entre les différents volets du régime. Si nécessaire, les couvertures peuvent par ailleurs être modifiées simplement et rapidement.
« Après que l’une de nos participantes se soit suicidé, nous avons compris que nous devions mettre plus d’effort dans nos programmes de prévention et notre programme d’aide aux employés (PAE). Pour ce faire, nous avons puisé des sommes dans le volet assurance maladie », raconte M. Poirier.
« On connaît bien nos membres, ils aiment venir nous voir. Dans certains cas, on a ajouté des couvertures suite à leurs expérience avec des professionnels de la santé. Cette proximité est rendue possible grâce à l’autogestion », résume-t-il.