Un grand nombre d’employeurs ont mis en place des mesures de conciliation travail-famille pour soutenir leurs employés au cours des dernières semaines, mais la pandémie a amené des défis inédits en la matière, révèle un sondage de la Coalition pour la conciliation famille-travail-études.

Parmi les 600 personnes interrogées, 26 % ont indiqué n’avoir eu droit à aucun allègement ou aménagement de leur temps de travail de la part de leur employeur depuis la mise en place des mesures de confinement, dont la fermeture des écoles. Quant au télétravail, considéré en temps normal comme une mesure de conciliation travail-famille, il a été source de bien des difficultés en période de confinement, ont souligné les personnes sondées.

Cela dit, beaucoup d’employeurs ont fait preuve de flexibilité pour accommoder leur main-d’œuvre. Parmi les principales mesures mises en place, les travailleurs ont noté la souplesse de l’horaire de travail et la souplesse quant aux livrables demandées. Quatre répondants sur dix (39 %), ont même bénéficié d’une réduction du temps de travail sans baisse de salaire.

Près de 25 % des répondants ont mentionné trouver difficile de concilier le travail avec les responsabilités liées aux enfants ou aux proches à aider.

Sans surprise, les facteurs ayant eu le plus d’impacts sur la conciliation travail-famille des Québécois durant la crise de la COVID-19 a été la fermeture temporaire des services de garde et des écoles, de même que l’absence d’un endroit calme favorisant la concentration.

Des mesures collectives demandées

À la lumière de ces résultats, la Coalition pour la conciliation famille-travail-études déplore que le fardeau de la conciliation repose encore largement sur les épaules des individus et que les solutions collectives pour s’attaquer à cette problématique demeurent rares. De plus, la Coalition estime que les gestionnaires n’offrent pas suffisamment de flexibilité et de soutien à leurs employés.

« Plus du tiers des répondants n’ont pas bénéficié d’accommodements afin de concilier le travail, la famille, les études et la proche aidance. Sans mesures structurantes offertes par l’employeurs, ces derniers ont dû réorganiser complètement leur structure familiale à l’aide de mesures individuelles, soutient Sylvie Lévesque, porte-parole de la Coalition. De ces personnes, une majorité aurait souhaité davantage de souplesse au niveau de l’horaire et du rendement demandé et de la réduction du temps de travail sans pénalité. »

La Coalition estime qu’il est nécessaire d’établir un canal de communication durable avec les instances gouvernementales pour discuter de l’enjeu de la conciliation travail-famille-études. Elle a acheminé des demandes de rencontre aux ministres de la Famille ainsi que de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

Dans le cadre de ce sondage, 600 personnes ont répondu à un questionnaire de 22 questions. Plus de 83 % des répondants se sont identifiés comme étant du genre féminin. Cette très grande majorité de femmes s’explique par le fait que ce sont généralement elles qui se sentent interpellées par les enjeux de conciliation, note la Coalition. Par ailleurs, 85 % des répondants occupent un emploi, 77 % sont parents, 21 % sont proches aidants et 18 % sont aux études.