Les compagnies d’assurance ne peuvent pas restreindre la liberté de leurs assurés en les obligeant à se procurer leurs médicaments chez un pharmacien en particulier, a affirmé la semaine dernière le ministre de la Santé Gaétan Barrette.
Il a d’ailleurs proposé un amendement au projet de loi 92 qui va dans ce sens, rapporte Le Soleil. « Nul contrat d’assurance collective ou régime d’avantages sociaux ne peut restreindre la liberté du bénéficiaire de choisir son pharmacien », stipule l’amendement adopté mardi dernier.
Avec le projet de loi 92, dont l’un des objectifs est d’augmenter les pouvoirs de la RAMQ, le ministre Barrette propose d’obliger les pharmaciens à indiquer leurs honoraires professionnels et la marge bénéficiaire du grossiste sur les factures remises aux patients. De cette façon, Québec veut inciter les patients à magasiner leurs médicaments pour réduire les coûts.
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L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) craignait toutefois que le projet de loi 92 permette aux assureurs privés de diriger leurs assurés vers un pharmacien offrant un meilleur prix. « Il s’agit d’une attaque directe à la liberté de choix des patients et à l’indépendance des pharmaciens. C’est carrément ouvrir la porte aux dirigismes de la part des assureurs », a indiqué au Soleil le directeur général de l’AQPP, Jean Bourcier.
Le député péquiste Nicolas Marceau s’est de son côté inquiété des conséquences potentielles que le projet de loi 92 pourrait avoir sur l’industrie de la pharmacie communautaire, qui a déjà dû composer avec de nombreux changements au cours des deux dernières années.
« Est-ce qu’on a une étude d’impacts de tous ces changements-là? Pourquoi ne pas vous ouvrir à une discussion sur la rémunération globale des pharmaciens? », a-t-il demandé au ministre Barrette.
« Quand on regarde la réalité, il n’y en a pas d’impacts au moment où on se parle », a répondu le ministre, qui s’est dit tout à fait ouvert à discuter avec les pharmaciens.