Les travailleurs canadiens ont beaucoup de mal à prendre soin de leur santé depuis la pandémie, ce qui occasionne des taux d’absentéisme et de présentéisme extrêmement élevés, révèle un récent rapport de Manuvie.

En 2022, pas moins de 48 jours par employé ont été perdus en raison des absences liées à la santé et au présentéisme. Le coût de ces absences et de ce déficit de productivité a atteint près de 645 millions de dollars pour les 47 employeurs qui ont participé au sondage de l’assureur. Le nombre moyen de jours perdus en raison des absences et du présentéisme a augmenté de sept jours par rapport aux données de 2021.

« Bien qu’on s’attende à une certaine perte de productivité due aux absences et au présentéisme, il est préoccupant de constater que ces chiffres ont augmenté d’une année à l’autre, au cours des trois dernières années, affirme Ashesh Desai, chef, assurance collective à Manuvie Canada. Pour faire face à cette tendance, j’encourage les dirigeants et les organisations à se concentrer sur les besoins de leurs employés et à élaborer des plans novateurs axés sur la santé afin de favoriser une culture saine et solide ainsi qu’un rendement élevé. »

Manque de sommeil et d’activité physique

Un peu plus du quart des quelque 4 921 employés sondés (27 %) disent dormir moins que les sept heures de sommeil recommandées. Quel est le principal facteur qui perturbe leurs nuits ? Le stress lié au travail. Une importante proportion de travailleurs (40 %) font également moins d’activité physique que les 150 minutes par semaine recommandées.

De manière plus générale, 46 % des employés présentent au moins un facteur de risque professionnel pour la santé mentale, et 38 % présentent au moins trois facteurs de risque pour leur santé globale. Pourtant, 42 % des employés considérés à risque (quatre facteurs de risque ou plus) croient être en bonne santé.

Fait à noter, les jeunes employés âgés de 18 à 24 ans obtiennent de moins bons résultats en ce qui a trait aux principaux indicateurs de santé mentale, physique et financière, ce qui se manifeste par une perte de productivité plus élevée que leurs collègues plus âgés.

Alors que le coût de la vie augmente rapidement, 63 % des employés disent s’inquiéter de leur situation financière, et 30 % admettent que leurs préoccupations par rapport à l’argent les distraient du travail.

Sur une note plus positive, 87 % des organisations sondées affirment avoir mis en place une stratégie de santé et de mieux-être en 2022, un bond important comparativement au sondage de 2021, où ils n’étaient que 71 %. En 2020, à peine 31 % des employeurs avaient une telle stratégie en place.

Le secret des bons élèves

Le rapport de Manuvie met en lumière l’importance pour les employeurs de soutenir la santé des employés. Les trois employeurs ayant obtenu les meilleurs résultats se distinguent par le fait que leurs employés dorment mieux, font davantage d’exercice physique et sont moins nombreux à présenter plusieurs facteurs de risque liés à leur santé.

Résultat : les travailleurs de ces trois organisations perdent 9 jours de moins en productivité que la moyenne des organisations interrogées.

L’implication de la haute direction est également au cœur de leur succès. Parmi les trois organisations les mieux notées, 79 % ont indiqué que leur haute direction considère que la santé et le bien-être des employés sont tout aussi importants que le succès de l’entreprise, comparativement à 62 % pour l’ensemble des employeurs. Les membres de la haute direction de ces employeurs sont également plus nombreux à afficher de saines habitudes de vie (71 % contre 52 %) et à afficher un mode de vie qui favorise la santé mentale (72 % contre 52 %).