William Lindsay, Desjardins Assurances

Desjardins Assurances a dévoilé en juillet les résultats d’une étude sur l’absentéisme et le présentéisme.

« Il y a dix ans, Statistique Canada avait indiqué que le coût de l’absentéisme s’élevait à 17 milliards de dollars par année, relève William Lindsay, conseiller principal en gestion et prévention des invalidités chez Desjardins Assurances. Et c’est juste la pointe de l’iceberg parce que, sous l’eau, il y a le présentéisme, soit le fait qu’un employé travaille malgré le fait de souffrir de problèmes de santé physique ou mentale qui mériteraient de prendre une journée ou deux de repos. C’est difficile à quantifier. »

Le présentéisme coûterait trois fois plus cher que l’absentéisme et aurait été responsable de 11 journées d’absence par employé en 2022. « Pourtant, seulement 4 % des organisations suivent le phénomène », déplore William Lindsay, qui insiste pour qu’on n’associe pas le problème à un manque de motivation, un désengagement ou de la paresse. « Et les employeurs encouragent un peu le présentéisme lorsqu’ils disent à l’employé malade de rester travailler de la maison ! »

Parmi les raisons du présentéisme, les problèmes de santé mentale arrivent en troisième position. « Ils sont responsables de 25 % de présentéisme, contre 12 % d’absentéisme, observe William Lindsay. Deux employés sur trois ne considèrent pas que la santé mentale est une raison valable de prendre une journée de congé. Après tous les efforts mis par les organisations et la santé publique pour sensibiliser à l’importance de la santé mentale auprès des Canadiens, c’est une statistique surprenante, et même décevante ! »

La politique d’absentéisme en place, les obligations familiales, les maladies chroniques et l’historique d’invalidité sont parmi les facteurs de risque du présentéisme. « L’absentéisme, le présentéisme et la santé mentale sont étroitement liés et leurs relations changent selon les différents facteurs personnels et organisationnels », note William Lindsay.

Parmi ses recommandations : être capable d’identifier les symptômes de l’employé qui fait du présentéisme, utiliser les régimes collectifs comme levier (soins virtuels, cliniques de sommeil, etc.), mettre de l’avant la culture d’entreprise (principes d’équité, de diversité et d’inclusion) et réduire les barrières pour prendre une journée de congé quand ça va moins bien. « Les congés de maladie, il faut les voir comme une absence productive, suggère William Lindsay. C’est quelque chose qui peut prévenir l’absentéisme et même l’invalidité. »