Les coûts des régimes d’assurance collective ont beau avoir explosé au cours des dernières années, les promoteurs ne semblent pas trop s’en inquiéter. C’est l’un des constats du Sondage Sanofi Canada sur les soins de santé, dont les résultats ont été présentés à Montréal jeudi.

Le tiers des promoteurs (34 %) disent ne pas avoir de grandes préoccupations à l’égard de leur régime de soins de santé. Chez les petits employeurs comptant moins de 50 employés, cette proportion grimpe à 48 %. Les grands employeurs (plus de 500 employés) semblent en revanche plus sensibilisés sur la question, constate le sondage.

Ces résultats sont à la fois étonnants et inquiétants, selon Marc Bertossini, directeur principal, commercialisation, Assurance pour les groupes et les entreprises chez Desjardins Assurances. « Est-ce parce que les promoteurs ne voient pas la hausse des coûts? Parce qu’ils ignorent les tendances du marché? Ou encore parce qu’ils manquent de connaissances? », a-t-il demandé.

Quoi qu’il en soit, face à cette indifférence préoccupante des promoteurs, les membres du conseil consultatif du sondage font ressortir « la nécessité d’obtenir des fournisseurs des données intégrées, faciles à comprendre et exploitables pour que les promoteurs soient mieux informés sur la conception des régimes et les tendances du marché ».

En effet, les promoteurs qui reçoivent des analyses des données des demandes de règlement pour les aider à déterminer les principaux problèmes de santé se préoccupent davantage de leur régime d’assurance médicaments (39 %) que ceux qui n’en reçoivent pas (25 %).

Sans grande surprise, c’est la composante assurance médicaments des régimes qui préoccupe le plus les promoteurs (33 %), suivie des soins dentaires (27 %). Une proportion plus faible d’employeurs s’inquiète des niveaux d’absence et d’invalidité (21 %) et de l’utilisation des protections associées aux services paramédicaux (14 %).

Année difficile pour les programmes de mieux-être

Les programmes de mieux-être en milieu de travail perdent du terrain dans les entreprises canadiennes. En 2018, seulement 41 % d’entre elles offrent un tel programme à leurs employés, une chute de 10 points pourcentage en seulement un an.

« On constate un essoufflement dans les programmes de santé et mieux-être », a souligné Danielle Vidal, directrice, Développement des affaires chez SSQ Assurance.

Les principales raisons pour lesquelles les promoteurs n’offrent pas de programmes de promotion du mieux-être sont les coûts (27 %), la taille de l’entreprise (17 %), les besoins insuffisants (15 %), l’intérêt insuffisant de la part des employés (13 %) et le manque de temps (10 %).

« Il faut adapter l’offre de service pour que les employeurs qui ont moins de ressources puissent faire la promotion du mieux-être au sein de leur organisation », a soutenu Mme Vidal.

La stagnation des programmes de mieux-être s’avère « préoccupante », souligne le sondage, car les participants sont « beaucoup plus susceptibles d’avoir une impression positive de leur régime de soins de santé et d’affirmer qu’il répond à leurs besoins lorsqu’ils ont accès à un programme de promotion du mieux-être ».

De plus, les participants et les employeurs ayant de tels programmes ont beaucoup plus tendance que les autres à être d’accord pour dire que la culture de leur milieu de travail encourage le mieux-être.

Lorsqu’on leur demande de choisir les trois facteurs de réussite les plus importants en ce qui a trait aux programmes de promotion du mieux-être, les promoteurs ont le plus tendance à choisir une culture d’entreprise saine (74 %), un budget suffisant (50 %) et le soutien de la haute direction.