La stigmatisation liée aux problèmes financiers est plus grande que celle liée aux problèmes de santé mentale, révèle la plus récente mise à jour de l’Indice de mieux-être financier de LifeWorks.

Près de deux tiers (63 %) des Canadiens conviennent qu’ils auraient une perception négative d’eux-mêmes si leur situation financière était précaire. À titre comparatif, seulement 36 % des Canadiens ont affirmé qu’ils auraient une mauvaise perception d’eux-mêmes s’ils avaient un problème de santé mentale.

Les répondants craignent également que leurs collègues de travail les jugent négativement s’ils avouaient avoir des problèmes financiers (39 %). Le tiers des personnes sondées (35 %) indiquent même qu’ils s’inquiéteraient de l’incidence d’une situation financière précaire sur leur carrière si cela venait à s’ébruiter.

Au cours des 12 derniers mois, la majorité (70 %) des Canadiens n’ont pas consulté de conseiller financier, même si 19 % d’entre eux affirment avoir un besoin croissant d’aide pour la planification de la retraite, et 13 % des participants disent avoir besoin d’aide en matière de placements.

La stigmatisation entourant les finances personnelles pourrait expliquer ces données, puisque 23 % des Canadiens affirment que la gêne les empêche de demander des conseils financiers. Ces individus affichent d’ailleurs un score de mieux-être financier considérablement plus bas que la moyenne.

« La stigmatisation financière est un enjeu de taille pour les Canadiens en emploi, et chaque employeur devrait s’en soucier tant sur le plan individuel qu’organisationnel, soutient Idan Shlesinger, président, solutions retraite et financière à Solutions Mieux-être LifeWorks. Gérer ses finances et atteindre un niveau sain de mieux-être financier peut être stressant quand les choses vont bien, mais encore plus en période trouble comme celle que nous traversons actuellement. Bien que de nombreux Canadiens auraient avantage à consulter un conseiller à propos de leur situation financière, plusieurs expriment leur hésitation, ce qui entraîne une autostigmatisation qui se répercute sur leur santé mentale et leur mieux-être global. »

Une rechute après l’embellie

Le niveau de mieux-être financier des Canadiens a décliné à l’automne 2021 après une période d’embellie au printemps et à l’été. Le score mesuré par LifeWorks s’établit à -2,3 comparativement au score de référence antérieur à la pandémie.

Des écarts considérables existent toutefois entre les sexes (-0,6 pour les hommes comparativement à -4,1 pour les femmes) et entre les différents groupes d’âge (-12,6 pour les 20-29 ans comparativement à +9,8 pour les 70-79 ans).

Les perceptions diffèrent également en matière d’épargne entre les groupes d’âge. Si la majorité des Canadiens disent qu’avoir un fonds d’urgence est une nécessité, ceux de moins de 40 ans sont deux fois plus enclins que ceux qui ont plus de 60 ans à dire qu’il n’est pas nécessaire d’épargner en prévision de périodes plus difficiles.

Toutefois, parmi tous les Canadiens, les deux tiers (67 %) affirment que leur fonds d’urgence doit couvrir trois mois ou plus. Les membres de ce groupe obtiennent un score de mieux-être financier de +3,6, supérieur de près de six points à la moyenne nationale. À l’opposée, 7 % des répondants disent ne pas croire à la nécessité d’épargner en cas d’urgence. Ils obtiennent toutefois un score de mieux-être financier bien plus bas de -17,3. Enfin, les participants qui n’ont pas de fonds d’urgence sont près de trois fois plus susceptibles d’avoir besoin d’aide pour gérer leurs dettes que ceux qui en ont un.