Les programmes de mieux-être en milieu de travail n’ont pas des effets positifs significatifs sur la santé des employés, l’adoption de meilleurs habitudes de vie et la diminution du recours à des soins de santé, révèle une étude de l’Université de l’Illinois.

Pour en venir à ces conclusions, les chercheurs ont réalisé une étude randomisée sur une période de deux ans auprès d’employés du campus Urbana de l’Université de l’Illinois qui ont participé à un programme de mieux-être offert par leur employeur. Résultat : aucune amélioration significative du poids, de la tension artérielle, du taux de cholestérol et de la glycémie des participants n’a été constatée, pas plus qu’une baisse des diagnostics médicaux ou de la nécessité à obtenir des soins médicaux.

« De nombreux employeurs utilisent des programmes de mieux-être sur le lieu de travail pour tenter d’améliorer la santé des employés et de réduire les coûts médicaux, mais les évaluations randomisées de leur efficacité sont rares, explique David Molitor, professeur de finance au Gies College of Business et chercheur au National Bureau of Economic Research. Notre évaluation randomisée n’a révélé aucun effet significatif du programme sur les indicateurs de santé des employés ou sur l’utilisation des soins médicaux. »

Une question de perception

Dans le cadre de l’étude, publiée dans le journal JAMA Internal Medicine, deux groupes d’employés ont été formés de manière aléatoire : un groupe qui a participé à un programme complet de mieux-être, et un groupe de contrôle qui n’avait pas accès à des ressources de mieux-être fournies par l’employeur.

Le programme de mieux-être comprenait plusieurs volets, dont une clinique de dépistage, une évaluation en ligne des risques pour la santé et un choix d’activités de mieux-être. Il incluait notamment des congés payés pour les examens de santé annuels sur le lieu de travail, des programmes d’activité physique encourageant les promenades sur le campus à l’heure du lunch, des programmes d’autogestion des maladies chroniques et des programmes d’arrêt du tabagisme.

Dans l’ensemble, les employés qui ont participé au programme ont rapporté avoir une meilleure perception de leur état de santé que leurs collègues du groupe de contrôle. Toutefois, cette impression d’être en meilleur santé n’a pas pu être démontré par les tests biométriques ni par d’autres indicateurs tels que le nombre de réclamations au régime d’assurance, les visites au bureau du médecin ou encore à l’urgence.

« Nous n’avons pas trouvé d’effet significatif du programme sur les indicateurs de santé des employés ou sur le recours à des soins médicaux, ce qui démontre un décalage entre les perceptions des employés sur les programmes de mieux-être au travail et une réelle amélioration de leur santé », soutient David Molitor.