Jongler entre les responsabilités professionnelles et familiales est un art délicat que maîtrisent de plus en plus de travailleurs canadiens, révèle une étude de Robert Half.

Plus des deux tiers (69 %) des quelque 570 employés canadiens sondés ont affirmé qu’ils ont atteint un équilibre travail-vie privée allant de « bon » à « excellent ». Et malgré la multitude d’embûches qui existent encore, 35 % des répondants estiment que cet équilibre s’améliore comparativement à il y a trois ans.

« Le fait de donner aux équipes les options et les ressources leur permettant de trouver un équilibre entre vie personnelle et obligations professionnelles aide à réduire le stress et peut contribuer à leur engagement, leur fidélité et leur bonheur général au travail », soutient Greg Scileppi, président, activités internationales de dotation en personnel à Robert Half.

Une étude précédente de la firme de dotation avait établi un lien claire entre le bien-être des employés et la productivité. Et qui sont les employés les plus heureux? Ceux qui ont atteint une symétrie entre leur vie professionnelle et leur vie à l’extérieur du travail.

Les avis sont toutefois partagés à savoir si l’atteinte d’un bon équilibre travail-famille est une responsabilité de l’employé ou de l’employeur. Plus du tiers (36 %) des travailleurs croient que cette responsabilité revient à l’entreprise, alors que 24 % des dirigeants sont d’avis que l’atteinte de cet équilibre relève principalement de l’employé.

Faire de la conciliation une priorité

Dans tous les cas, les chefs d’entreprise devraient évaluer comment leur propre approche en matière d’équilibre des responsabilités peut influencer leurs employés, souligne M. Scileppi. « En encourageant l’équilibre travail-vie privée et en faisant de cette question une priorité, les gestionnaires mettent la table pour une culture d’entreprise attirante qui suscite le bien-être des employés et leur succès à tous les niveaux. »

Une autre étude publiée le printemps dernier par le Réseau Québec Famille concluait que la plupart des organisations offraient des mesures de conciliation travail-famille à leurs employés, mais que ces derniers hésitaient à les utiliser, de peur que leur cheminement de carrière ou que la perception de leur collègue soient influencés négativement. Plutôt que d’accorder des mesures de conciliation de façon informelle, les entreprises auraient donc tout intérêt à élaborer une politique formelle en la matière.

La Fédération des travailleurs du Québec profitera d’ailleurs de la campagne électorale provinciale, qui sera déclenché à la fin du mois, pour réclamer une loi-cadre sur la conciliation travail-famille. Selon la centrale syndicale, une réelle conciliation « ne se fera pas juste par le bon vouloir des employeurs », d’où la nécessité d’une loi-cadre.