À l’ère de la pénurie de main-d’œuvre, les employeurs placent l’amélioration de l’expérience employé en tête de leurs priorités pour assurer leur réussite après la pandémie. Or, une telle transformation prendra du temps, et peu d’organisation sont déjà prêtes à relever ces défis.

Selon un sondage de Willis Towers Watson, 95 % des quelque 1 550 employeurs interrogés à travers le monde indiquent ainsi que l’amélioration de l’expérience employé sera une priorité importante pour leur entreprise au cours des trois prochaines années. Cette proportion n’était que de 61 % avant la pandémie.

La plupart des participants au sondage estiment qu’une expérience employé favorable constitue un facteur déterminant de la mobilisation (88 %), du bien-être des employés (86 %), de la productivité (86 %) ainsi que de la capacité à attirer et à fidéliser des talents (84 %).

Plus concrètement, les répondants prévoient améliorer l’expérience employé en modifiant certains éléments liés à l’inclusion et à la diversité (83 %), aux programmes de santé et de résilience mentale (76 %) et à la formation des gestionnaires (67 %).

« Que ce soit en raison de mesures prises par l’employeur telles que des réductions de rémunération et des mises à pied ou en raison du travail virtuel et de difficultés personnelles éprouvées par certains travailleurs, la pandémie a exposé des lacunes sur le plan de l’expérience employé dans bien des organisations », souligne France Dufresne, chef du secteur Gestion des talents au Canada chez Willis Towers Watson. « L’amélioration de l’expérience employé est donc devenue un impératif pour les employeurs, un impératif qui exigera du temps et posera des défis auxquels certains ne sont pas prêts à faire face à l’heure actuelle. »

Le télétravail en recul, mais toujours bien présent

Les trois quarts des employeurs (76 %) ont indiqué que des modalités de travail souples étaient prioritaires pour améliorer l’expérience employé. Ils s’attendent néanmoins à ce que la proportion de leurs employés travaillant principalement à distance passera de 57 % aujourd’hui à 19 % dans trois ans. Le télétravail à temps plein se transformera en modèle de travail hybride, puisque les employeurs évaluent que 36 % de leur personnel travaillera de manière combinée sur place et à distance dans trois ans. Il s’agit d’une proportion cinq fois plus élevée qu’actuellement (7 %).

Si la grande majorité des organisations sondées (83 %) reconnaissent que les nouvelles réalités du marché du travail exigeront un modèle hybride pour de nombreuses fonctions, moins de la moitié d’entre elles (46 %) font à l’heure actuelle preuve de souplesse quant à l’endroit à partir duquel le travail peut s’effectuer. Dans le même ordre d’idée, seulement 43 % des employeurs redéfinissent les carrières au sein de leur organisation en fonction des nouvelles méthodes de travail, et 35 % segmentent la rémunération globale de façon à ce qu’elle tienne compte de différents profils de main-d’œuvre.

La numérisation des avantages sociaux au service de l’expérience employé

Plus des trois quarts (78 %) des organisations ont l’intention de se concentrer sur la numérisation afin de transformer fondamentalement l’expérience employé au cours des trois prochaines années.

« Les organisations de premier ordre s’appuient sur des technologies et des outils novateurs pour permettre aux employés de personnaliser leurs avantages sociaux et ainsi exploiter le plein potentiel du programme », explique Dawn Noordam, chef, solution Benefits Access de Willis Towers Watson au Canada. « Maintenant plus que jamais, pour bonifier l’expérience employé, les organisations devront repenser leurs avantages sociaux et leurs mesures liées au bien-être afin de tenir compte des besoins individuels des travailleurs et de mieux encadrer ceux-ci dans un environnement de travail plus souple et plus agile. »