Stephanie Lipari, Sun Life

Parmi les cinq principaux types de demandes de règlements d’invalidité de longue durée (ILD), les troubles mentaux demeurent la première cause, selon des données de Sun Life.

« Leur proportion a augmenté au cours des dernières années », a indiqué Stephanie Lipari, conseillère principale, solutions clients, équipe solutions d’invalidité et d’excellence du service à la Sun Life, lors de la conférence Régimes collectifs & santé au travail en octobre dernier. Elles représentent 40 % tu total et sont suivies par les demandes liées au cancer et aux troubles circulatoires qui ont légèrement augmenté.

Selon Recherche en santé mentale Canada, environ deux adultes sur cinq au pays déclarent avoir reçu un diagnostic de trouble de santé mentale au cours de leur vie. « Par rapport à 2020, les diagnostics de troubles anxieux ont augmenté de 50 %, et les diagnostics de dépression, de 33 %, indique Stephanie Lipari. Cela pourrait s’expliquer par les tensions sociétales actuelles, telles que l’inflation et l’incertitude économique. »

De plus, les demandes de règlement liées aux troubles mentaux sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. « Une meilleure compréhension de cette situation pourrait nous mener à offrir un meilleur soutien aux hommes et aux femmes », croit Stephanie Lipari.

Elle insiste d’ailleurs sur les manifestations différentes des troubles de santé mentale chez les hommes (irritabilité, crises de colère, abus d’alcool) et chez les femmes (tristesse, perte d’énergie et d’intérêt), ce qui pourrait expliquer que les professionnels de la santé diagnostiquent davantage la dépression chez les femmes que chez les hommes. On sait aussi que les femmes sont plus susceptibles de demander de l’aide que les hommes. De plus, on ne peut nier des facteurs biologiques et sociétaux.

Par ailleurs, les études montrent clairement qu’une intervention précoce permet de réduire les risques d’effets néfastes sur la santé et les conséquences sur les organisations. Outre l’importance d’offrir des couvertures suffisantes en santé mentale, il s’avère essentiel d’informer adéquatement les employés sur ce qu’offrent leurs régimes d’assurance collective. « Nous savons qu’après le coût, les obstacles les plus courants à la recherche d’aide sont de ne pas savoir quelles sont les ressources disponibles et comment y accéder », indique Stephanie Lipari.

Quant aux demandes de règlements d’invalidité liées aux maladies chroniques, elles concernent surtout le cancer et les troubles circulatoires. « Au Canada, les gens sont atteints de maladies chroniques à un plus jeune âge qu’auparavant », souligne Stephanie Lipari. Actuellement, plus de la moitié des participants des régimes de garanties collectives au Canada souffrent d’au moins une maladie chronique.

Sur une note plus encourageante, on constate que les demandes de règlements ILD liées aux troubles musculosquelettiques sont en constante diminution. Malgré cela, les défis demeurent de taille pour offrir aux gens le soutien nécessaire afin qu’ils demeurent en santé et productifs. « C’est une responsabilité partagée entre les employeurs, les consultants, les conseillers, les travailleurs et les fournisseurs de garanties collectives », conclut Stephanie Lipari.