L’exposition chronique à des formes de stress professionnel augmente les risques de mourir prématurément d’une maladie cardiovasculaire, selon une étude australienne.

Les données récoltées auprès de 195 531 adultes américains sur une période de six ans montrent que le risque de mourir d’une maladie cardiaque, généralement un AVC ou une crise cardiaque, augmente avec la gravité du stress psychologique vécu. Ainsi, un stress léger augmente les probabilités de décès prématuré de 22 %, un stress modéré, de 44 % et un stress important, de 79 %.

Ces conclusions demeurent valides même lorsque d’autres facteurs sont pris en compte, tels que l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le niveau d’éducation, le revenu, l’indice de masse corporelle, le tabagisme et la consommation d’alcool, rapporte The Conversation.

En contexte professionnel, un faible degré de contrôle, de longues heures de travail, de la discrimination ou de l’intimidation peuvent façonner les « réactions cardiovasculaires et émotionnelles » au cours d’une journée de travail.

Ces facteurs influent à leur tour sur le risque de maladie cardiaque des employés. Le corps libère du cortisol, ce qui entraîne une réaction inflammatoire qui à son tour peut accélérer l’épaississement ou le durcissement des artères à l’origine des crises cardiaques.

Le harcèlement en cause

L’étude réalisée par l’Université Deakin, en Australie, indique par ailleurs que 5 % des premières hospitalisations liées à une crise cardiaque ou un AVC pourraient être évités si le harcèlement moral au travail était éliminé, car il constitue une source majeure de stress pour bon nombre d’employés.

« On part souvent du principe que la responsabilité de la prévention des maladies cardiaques incombe uniquement à l’individu. Mais comme les sources de stress et de traumatisme peuvent échapper au contrôle d’un individu, il est important de tenir compte de l’environnement dans lequel nous travaillons, vieillissons et jouons lorsque nous pensons à notre santé cardiaque », soutient Adrienne O’Neil, directrice de recherche à l’Université Deakin et coauteure de l’étude.

La bonne nouvelle, c’est que les personnes qui reçoivent des soins de santé mentale complets (psychothérapie et antidépresseurs) pendant un an réduisent de moitié leur risque de subir un accident cardiaque au cours des huit années suivantes, comparativement à celles qui n’en reçoivent pas.