Le stress engendré par un équilibre travail-famille déficient nuit à la santé cardiovasculaire des femmes, constate une récente étude publiée dans le Journal of the American Heart Association.

De nombreuses études ont déjà établi un lien entre le stress au travail et les maladies cardiovasculaires, mais ces travaux ne s’étaient pas penchés spécifiquement sur le stress causé par la cohabitation parfois difficile entre les responsabilités professionnelles et familiales.

Menée par des chercheurs de l’Université de São Paulo, au Brésil, l’étude a révélé que les hommes vivent moins de stress lié à la conciliation travail-famille que les femmes, ce qui a un effet positif sur leur santé cardiovasculaire.

Pour en venir à cette conclusion, plus de 11 000 travailleurs brésiliens âgés entre 35 et 74 ans ont rempli un questionnaire pour déterminer comment leur travail influençait leur vie familiale, et inversement, comment leur vie familiale influençait leur travail, relate Medical News Today. Les chercheurs ont ensuite calculé le score de santé cardiovasculaire de chacun des participants en se basant sur des examens cliniques, des résultats de tests de laboratoire et des questionnaires.

L’étude a défini le manque de conciliation travail-famille comme « une forme de conflit dans lequel les pressions exercées par le travail et la famille sont mutuellement incompatibles à certains égards ».

Les femmes ressentent plus de pression

Dans l’ensemble, les femmes rapportent de plus nombreux conflits entre le travail et la famille que leurs collègues masculins. Celles qui ont beaucoup de mal à concilier les deux aspects de leur vie ont obtenu un score de santé cardiovasculaire inférieur.

Les hommes ont en revanche indiqué vivre moins d’interférence de leur vie professionnelle dans leur vie familiale, et disposer de davantage de temps pour les loisirs.

« C’est intéressant, parce que dans notre étude précédente, le stress lié au travail touchait presque également les hommes et les femmes », affirme le Dr Itamar Santos, auteur principal de l’étude et professeur à l’Université de São Paulo.

Cette différence entre les sexes pourrait être causée par les rôles traditionnels attribués aux hommes et aux femmes dans la société, suggère la Dr Gina Price Lundberg, directrice clinique du Emory Women’s Heart Center à Atlanta. « Je pense que les femmes ressentent davantage la pression d’avoir une vie familiale enrichissante. Les hommes aident de plus en plus à la maison, mais les femmes veulent essayer de tout faire, ce qui est une importante source de stress. »

Les auteurs de l’étude espèrent que ces nouveaux constats vont encourager les employeurs à améliorer l’équilibre travail-famille de leurs employés et mettre en place des initiatives de réduction du stress.

« Nous n’allons pas éliminer le stress, dit la Dr Santos, mais nous devons apprendre à vivre avec pour éviter les conséquences fâcheuses sur la santé. »