Dans un contexte de recul du télétravail, les mesures de conciliation travail-famille semblent demeurer de puissants outils d’attraction et de rétention des employés.

Selon un sondage de l’organisme Concilivi, 32 % des employés québécois qui ont changé d’emploi au cours des deux dernières années ont cité l’amélioration de leurs conditions de conciliation travail-vie personnelle comme principale motivation. Dans l’ensemble, 80 % des travailleurs ayant récemment changé d’emploi indiquent que les questions liées à la conciliation travail-famille ont fait partie de leur réflexion.

Ces constats surviennent alors que le télétravail a connu un recul de 5 % depuis l’an dernier, selon le même sondage. La majorité des répondants (79 %) jugent pourtant que le télétravail facilite la conciliation travail-famille. Cette proportion grimpe à 84 % chez les parents d’enfants d’âge scolaire, 85 % chez les femmes et 87 % chez les parents d’enfants à besoins particuliers.

« Le télétravail n’est pas une panacée, mais reste une formule appréciée pour la flexibilité qu’elle apporte à la gestion des tâches et responsabilités, ainsi que de l’horaire », soutient Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l’école des sciences de l’administration de l’Université TÉLUQ, qui a collaboré à la réalisation de l’étude. « On assiste à un certain retour du balancier, les employeurs cherchant la formule qui offre la meilleure flexibilité tout en permettant de profiter de l’effet positif du présentiel sur la créativité et la performance. »

Si la majorité des personnes sondées affirment arriver à concilier famille et travail relativement facilement, le prix à payer est parfois élevé. En effet, 58 % des répondants citent un impact sur leur santé mentale, 46 % sur leur santé physique, 39 % sur leur capacité à s’acquitter de leurs responsabilités familiales, 33 % sur leur vie sociale et 32 % sur leur vie de couple.

« C’est comme si les répondants nous disaient “je gère”, tout en acceptant comme normales ces répercussions sur leur santé, leur bien-être et leur capacité à bien jouer leur rôle de parent ou de proche aidant. Comme collectivité, nous devons nous interroger sur notre responsabilité face à ces enjeux de santé et de bien-être, et les employeurs peuvent faire partie de la solution », estime Sophie Mathieu, professeure adjointe à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, qui a aussi collaboré à la réalisation de l’enquête.