Selon un estimé de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante(FCEI), la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée ne s’amenuise pas. Réalisé à partir de sondages menés auprès de ses membres, plus de 250 000 postes demeurent vacants au Canada depuis quatre mois. Uniquement au Québec, nous évaluons à 32 000 le nombre de postes à temps plein et à temps partiel restés non comblés pendant quatre mois ou plus en 2006. « Cette situation entraîne des conséquences négatives sur notre économie», a indiqué Simon Prévost, directeur des affaires législatives, Québec, à la FCEI.

Selon une étude rendue publique par la FCEI intitulée, Du travail à revendre, l’inquiétude des propriétaires d’entreprises atteint un paroxysme inégalé devant la difficulté de recrutement de travailleurs qualifiés. La préoccupation des entrepreneurs se fait sentir d’un bout à l’autre du Canada, particulièrement dans l’Ouest canadien où le boom du pétrole provoque une rareté de personnel qui limite fortement la croissance des PME », a fait valoir M. Prévost.

Secteurs et compétences recherchés
À l’échelle canadienne, les entreprises de tous les secteurs ont déclaré avoir des postes non pourvus pendant une période prolongée. Les entreprises de plus petites tailles qui oeuvrent dans les secteurs de la construction, de l’agriculture et de l’accueil/hébergement ont été particulièrement touchées.

En ce qui concerne les types de compétences les plus recherchés, les PME ont fait état d’un besoin aigu de recruter des gens de métier ayant des compétences de niveau intermédiaire. Quatre propriétaires de PME sur dix souhaitent embaucher des employés à des postes exigeant des études collégiales ou une formation d’apprenti : charpentiers, chefs de cuisine ou plombiers. Près d’un tiers des employeurs manque principalement d’employés ayant fait des études secondaires ou ayant suivi une formation professionnelle spécialisée, par exemple des chauffeurs, des éducateurs en garderie et des opérateurs de machinerie. Le rapport de la FCEI révèle également qu’un pourcentage plus élevé de PME(17 %)ressent une pénurie de main-d’oeuvre concernant des postes de débutant qui n’exigent pas d’études.

Selon les prévisions démographiques, dès 2012, les effets marqués du départ à la retraite des baby-boomers se feront sentir sur le marché du travail. Le phénomène est généralisé et peu de régions du Québec y échapperont. De surcroît, plusieurs d’entre elles font face à des défis économiques de taille qui poussent d’une part les jeunes de ces régions à s’exiler et d’autre part, n’incitent pas d’autres catégories de travailleurs ou travailleuses à venir s’y installer. « Attirer, retenir, développer et mobiliser les travailleurs sont devenus autant d’enjeux stratégiques pour les entreprises qui cherchent à prospérer dans le contexte concurrentiel et démographique actuel », a expliqué M. Prévost.

D’ailleurs, la FCEI a récemment publié une plateforme des besoins prioritaires des PME d’ici qui indique la voie à emprunter pour répondre adéquatement aux besoins des petits entrepreneurs. La formation de la main-d’oeuvre est un axe majeur de cette plateforme.