Même si la main-d’œuvre est jugée plus mobile que jamais, les Québécois comptent en moyenne 11 ans de service selon ce que révèle un sondage CROP-Express réalisé pour l’Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec(ORHRI).
Le nombre d’années de service auprès de l’employeur actuel augmente avec l’âge et les revenus. Alors qu’il se situe à 11 ans pour l’ensemble des travailleurs, il monte à 19 ans chez ceux qui sont âgés de 55 ans et plus.
Ces résultats ne surprennent pas Florent Francoeur, président-directeur général de l’ORHRI. Selon lui, ils correspondent aux données obtenues dans les dernières années à ce sujet. « De manière générale, les travailleurs québécois se disent heureux dans leur milieu de travail avec un taux de satisfaction de près de 90 %, dit-il. Il n’est donc pas étonnant de constater la loyauté des travailleurs envers leur employeur. »
Du côté salarial, l’ancienneté semble aussi croître avec le revenu puisque le nombre d’années de service est de 7,7 en moyenne parmi les ménages dont le revenu se situe entre 20000$ et 40000$, alors qu’il s’élève à 14 ans chez ceux dont le revenu annuel est supérieur à 60000$.
Par ailleurs, la syndicalisation a aussi un impact sur la mobilisation des employés. Les syndiqués comptent près de 15 années de service en moyenne chez leur employeurs, comparativement à neuf ans pour les non-syndiqués.
Mentionnons que 22% des travailleurs ont affirmé travailler pour leur employeur actuel depuis moins de trois ans, alors que 18% oeuvrent au sein de la même entreprise depuis plus de 20 ans. Ce sont les travailleurs âgés de 18 à 34 ans qui bougent le plus, représentant 43% des travailleurs qui comptent moins de trois ans de service chez leur employeur actuel.
Un changement d’emploi à l’horizon?
Seulement 10% des travailleurs interrogés prévoient quitter leur emploi au cours de la prochaine année. Cette proportion est plus élevée chez les travailleurs plus jeunes âgés de 18 à 34 ans(16%), chez ceux habitant la grande région de Montréal(14%)ainsi que chez les travailleurs de plus de 55 ans(23%).
Le fait d’être syndiqué influence aussi cette prévision. En effet, 91 % des employés syndiqués ne prévoient pas changer d’emploi au cours des douze prochains mois comparativement à 87 % pour l’ensemble des travailleurs.
La recherche de nouveaux défis et la retraite figurent au haut de la liste des raisons invoquées par les travailleurs prévoyant changer d’emploi, loin devant les considérations pécuniaires telles que le salaire ou les conditions de travail.
«Cela n’est pas surprenant lorsqu’on sait que seulement un travailleur sur cinq indique que le salaire est l’un des aspects les plus importants de ce qu’il attend d’un emploi. Avoir des responsabilités plus stimulantes et évoluer dans un meilleur climat de travail sont de fait des motifs souvent cités par les travailleurs qui désirent trouver un nouvel emploi », a conclu M. Francoeur.