Les retraités ont changé et leur nombre en explosion pousse notre société et nos entreprises à évoluer. Les données révélées par quatre années de recherche effectuées dans le cadre du Baromètre AXA de la Retraite permettent de dégager le portrait en émergence de nos retraités, ainsi que quelques indices pour mieux nous adapter au phénomène du vieillissement de la population.
Les rôles traditionnels demeurent
Si autrefois la fin de la vie active sonnait le début de la vieillesse, c’est désormais la perte d’autonomie ou la maladie qui en signale l’arrivée. Aujourd’hui, nos retraités estiment pouvoir bénéficier de 21ans de retraite avant d’être vieux… à 79ans! Cependant, un consensus demeure: le rôle social des retraités est de transmettre savoir et connaissances. Le rôle de soutien pour le soin des enfants continue lui aussi d’être universellement reconnu. Comment pourrons-nous mieux valoriser ces rôles dans l’avenir?
«C’est l’ensemble du contexte de la vieillesse qui est transformé, explique Robert Landry, vice-président exécutif, Assurances de personnes et Services financiers chez AXA Assurances. Pour notre société, ces changements sont l’occasion de reconnaître pleinement et de favoriser l’apport de ces "jeunes retraités". Nos entreprises, quant à elles, voudront comprendre ce nouveau contexte afin d’adapter en conséquence leur produits et leurs services, mais aussi leur façon de faire des affaires – c’est bien le cas chez AXA», a ajouté M.Landry.
Travailler plus longtemps par choix
Les retraités canadiens sont partagés lorsqu’il s’agit de repousser l’âge de la retraite, mais la faveur pour cette proposition a grimpé de 7% depuis 2004, pour atteindre 42% en 2008. Elle reste moins bien acceptée des Québécois (29% seulement). Si l’on considère que 58% des personnes canadiennes actives aimeraient conserver une activité rémunérée après la retraite, le message est clair: travailler au-delà de l’âge de la retraite, d’accord, mais autant le faire de son plein gré! D’ailleurs, 92% de nos retraités s’estiment en mesure de fournir un travail de qualité. Il appartiendra aux employeurs de profiter de cette manne de travailleurs expérimentés, mais au prix d’une certaine flexibilité.
L’autonomie financière
L’augmentation de l’espérance de vie obligera très probablement nos retraités à prendre soin de parents âgés: le segment de population le plus en croissance actuellement dans le monde est celui des 85ans et plus! Nos nouveaux retraités devront faire preuve d’autonomie pour financer leur retraite, puisqu’ils pourront moins compter sur le capital amassé par leurs parents ou sur l’apport d’enfants ou de travailleurs devenus trop peu nombreux. Au Canada, on s’accorde désormais pour penser que c’est d’abord à l’individu qu’incombe le financement de sa retraite, avec ensuite l’aide de l’État et de l’employeur. L’assurance vie émerge comme une stratégie de choix: 67% des actifs canadiens y ont désormais recours. Les actifs au pays commencent à épargner plus tôt qu’auparavant: en 2004, l’âge moyen de préparation à la retraite était de 34ans, il se situe aujourd’hui à30 ans. Les solutions d’épargne et de placement à bon rendement et adaptées à toutes les étapes de la vie active seront plus que jamais recherchées.
Vivre chez soi
La grande majorité des retraités canadiens vivent leur retraite chez eux (96%). Nos retraités sont généralement propriétaires de leur domicile (84%). Si 33% de nos retraités voyageront, la plupart resteront à la maison pour s’adonner à leurs activités préférées. Le tiers (31%) fait régulièrement du sport, le jardinage en occupe 22%, la culture et la lecture, 14%, tout comme prendre soin des petits-enfants ou de la famille en général. La vie communautaire n’est pas négligée: 26% des retraités, plus souvent des femmes, font du bénévolat.
Prendre activement soin de sa santé
La nouvelle génération de retraités canadiens est plus en forme que jamais, surtout lorsque comparée à ses concitoyens du monde: 40% de nos retraités se disent «en très bonne santé», contre seulement 23% pour la moyenne internationale et 27% pour le Québec. Nos aînés cherchent activement à garder la forme en pratiquant un sport et en surveillant leur alimentation.
Cette attitude préventive est une bonne nouvelle pour l’État puisque la plupart de nos retraités (67%) comptent principalement sur l’assurance-maladie publique pour être soignés, bien que le Québec compte un plus grand nombre d’assurés privés (54% sont assurés par l’État). Si l’on exclut la pollution, le stress est identifié comme l’ennemi numéro un de la santé par 78% des retraités, bien devant le tabac et la malbouffe. Comme le stress affecte également une importante proportion d’actifs (87%), ce phénomène méritera une attention particulière de la part des professionnels de la santé et des organismes de santé publique.
Prendre soin de son apparence, tout en acceptant de vieillir
Nos retraités sont généralement bien dans leur peau et acceptent sereinement les marques physiques du vieillissement: moins de 5% envisagent avoir recours à la chirurgie esthétique pour avoir l’air plus jeune. Sans être insouciants de leur apparence générale, nos retraités sont de plus parmi les moins susceptibles au monde d’utiliser des produits pour prévenir les effets du vieillissement. Ils semblent miser davantage sur les bonnes habitudes de vie pour rester jeunes!