Le Canada a encore du travail à mener afin d’assurer l’égalité des sexes au travail, selon une enquête internationale menée sur les entreprises cotées en bourse.
Certes, le Canada a fait évoluer sa législation au cours des dernières années, en vue d’améliorer l’égalité des sexes au travail. Mais ses résultats sont à la traîne dans plusieurs domaines, en matière de divulgation obligatoire et de diversité dans les conseils d’administration, pointe un rapport par Equileap, une firme spécialisée en études sur l’égalité entre les sexes.
Ce rapport a été mené auprès de 4 000 organisations cotées en bourse dans le monde entier en utilisant un tableau de bord sur l’égalité des sexes couvrant 19 critères, dont l’équilibre entre les sexes au sein de la main-d’œuvre, de la direction et du conseil d’administration, ainsi que l’écart de rémunération et les politiques relatives au congé parental et au harcèlement sexuel.
C’est que les changements législatifs n’ont pas encore produit leurs pleins effets, souligne l’étude. Les Canadiennes déclarent souvent subir des micro-agressions sur le lieu de travail. Elles présentent des taux élevés d’épuisement professionnel, et elles disent ne pas se sentir en sécurité face aux préjugés.
Aussi, les progrès sont lents en matière de déclaration des écarts de rémunération entre les sexes, de même qu’à l’égard des dispositions relatives au congé parental.
Les progrès des organisations canadiennes sont réels, comme en témoigne le score moyen du Canada, qui s’établit à 42 %, comparativement à 39 % en 2022 et 33 % en 2021.
Par rapport à la moyenne des autres pays, le Canada se place particulièrement bien en matière de représentation des femmes au conseil d’administration, puisque plus d’un quart (27 %) des entreprises ont un conseil d’administration équilibré entre les sexes. Si seulement 12 % des conseils d’administration des entreprises ont un président féminin, il s’agit d’une augmentation par rapport à l’année dernière (9 %).
La représentation des femmes a augmenté dans la haute direction atteint 30 %, et se trouve maintenant à égalité avec les États-Unis. Cependant, la représentation des femmes dans la main-d’œuvre (35 %) continue d’être à la traîne par rapport aux moyennes américaine et mondiale.
Dans le détail, des progrès restent à accomplir dans plusieurs domaines. Quatre entreprises canadiennes sur cinq (81 %) ne publient pas l’écart de rémunération entre les sexes, alors qu’elles étaient plus nombreuses l’an passé (83 %).
Si le Canada offre de longues dispositions légales en matière de congé parental, avec 15 semaines de congé de maternité plus 35 semaines de congé parental partagé, la rémunération standard se limite à 55 % des gains réguliers. La norme d’Equileap s’élève aux deux tiers du salaire habituel pendant un minimum de 14 semaines pour l’aidant principal et de deux semaines pour l’aidant secondaire.
Le Canada se positionne mieux que la moyenne en matière de divulgation de programmes de diversité des fournisseurs qui incluent propriété féminine. Le Canada (21 %) surpasse la moyenne (17 %), sans toutefois égaler les États-Unis (38 %).
Par ailleurs, le tiers (34 %) des entreprises canadiennes pratiquent une politique d’horaires flexibles. Et ce sont même 41 % des organisations canadiennes qui ont des politiques de flexibilité des lieux de travail, en nette hausse par rapport aux 25 % enregistrés en 2022.