L’Association canadienne des gestionnaires de caisses de retraite craint que la fusion de Willis Towers Watson et Aon annoncée en mars dernier ait des impacts négatifs sur les régimes de retraite au pays.

Dans une lettre adressée au Bureau de la concurrence, l’association s’inquiète que cette mégatransaction réduise considérablement la concurrence dans l’industrie des services actuariels au Canada. Aon et Willis Towers Watson sont en effet deux acteurs majeurs dans le domaine de la conception, du financement, des services administratifs et de la gestion d’actifs des régimes de retraite.

« La disponibilité de services impartiaux, de haute qualité et abordables dans ces domaines est impérative pour assurer la viabilité des régimes de nos membres, qui versent des prestations de retraite à des milliers de Canadiens », peut-on lire dans la lettre.

L’association soutient que les cinq plus grandes firmes au pays, soit Aon, Willis Towers Watson, Mercer, Morneau Shepell et Eckler, constituent « des obstacles importants » à la concurrence dans le secteur. « Les services actuariels exigent une capacité de traiter de grands volumes de données personnelles sensibles, ainsi que le déploiement de logiciels sophistiqués, ce qui entraîne des investissements fixes initiaux très importants dans des infrastructures informatiques avancées. Ces infrastructures ne peuvent pas être facilement développées, reproduites ou achetées à des fournisseurs étrangers. »

L’association encourage le Bureau de la concurrence à examiner attentivement l’impact de la fusion de Willis Towers Waton et Aon sur leurs clients et du degré de concurrence dans le domaine des services-conseils en actuariat au Canada avant de donner son aval.

Annoncée en mars, la transaction est évaluée à environ 30 G$ US. Il s’agirait de la plus grande fusion jamais opéré dans l’industrie de l’assurance à l’échelle mondiale. La nouvelle société porterait le nom Aon et aurait une valeur d’environ 80 G$ US (41 G$ CAN). Si elle se réalise, la transaction permettrait à Aon de devancer Marsh & McLennan, société mère de Mercer, comme numéro un mondial du courtage d’assurance.