L’année 2011 n’offre pas les rendements espérés en 2011. Comment expliquer ce phénomène? Nous avons rencontré David Driscoll, vice-président et gestionnaire de portefeuille, Actions mondiales, Seamark Asset Management, lors de sa récente visite à Montréal, pour connaître sa perception sur les marchés.

Des rendements anémiques
Pour M. Driscoll, la dette gouvernementale des pays européens tels que l’Italie, l’Espagne, l’Irlande et la Grèce, a un impact majeur sur les actions mondiales et l’économie en général.

« Les gouvernements de ces pays doivent rembourser leurs dettes avec de l’argent qu’ils n’ont tout simplement pas, augmentant ainsi leur déficit. Cela crée une pression immense sur leur économie et leur croissance. Cela fait en sorte que les investisseurs, institutionnels ou pas, attendent de voir de quelle manière les banques vont réagir, non seulement en Europe, mais dans le monde entier. L’économie est tellement interconnectée de nos jours qu’il faut s’attendre à ce que les prochains mois soient plutôt agités sur les marchés. »

M. Driscoll ajoute : « Comme les consommateurs ne sont pas certains de la sécurité de leur travail, cela a pour effet de réduire leur consommation. Les entreprises sont donc en mode attente et refusent d’investir pour le moment que ce soit dans la main-d’œuvre ou dans des équipements plus modernes.

Le lien avec les marchés émergents
M. Driscoll est aussi d’avis que la croissance des marchés émergents a un impact significatif sur l’économie des marchés développés. La Chine est devenue un centre manufacturier majeur, alors que la Russie et le Brésil sont davantage reconnus pour leurs matières premières. De son côté, l’Inde tente encore de trouver sa niche, mais il est probable que ce pays suivre les traces de la Chine.

« Ces marchés en forte croissance démographique sont toujours à la recherche d’investissements afin de développer leurs infrastructures ainsi que pour utiliser de nouvelles technologies. Puisqu’ils sont néanmoins en mode de développement, cela créé un certain niveau de risque pour les investisseurs », a-t-il dit.

Le secret du succès de Seamark
Depuis qu’il a débuté à gérer le fonds, il y a quatre ans, M. Driscoll a surperformé ses pairs et son indice de référence. Ses performances sont supérieures lorsque les rendements sont moins au rendez-vous

Voici les rendements annuels composés en date du 30 juin 2011 (source : Mercer) :

· 6 mois = 3,6%, 1er quartile (MSCI EAFE = 2,3%)
· 1 an = 17,67%, 3e quartile (MSCI EAFE 18,91%)
· 2 ans = 9,8%, 2e quartile (MSCI EAFE = 7,6%)
· 3 ans = 0,53%, 1er quartile (MSCI EAFE = -2,93%)

« Nos succès dans les dernières années reposent sur une sélection de titres judicieuse Nous cherchons uniquement des titres de sociétés reconnues pour leur gestion, qui ne risquent pas de disparaître du jour au lendemain. »

Pour Seamark, l’accent est mis sur la sélection individuelle des titres. « Les entreprises sélectionnées doivent se démarquer de la compétition avec un taux de croissance intéressant. Elles doivent être bien gérées, être en mesure d’obtenir du capital facilement pour investir et enfin être capables d’offrir des dividendes dans un avenir rapproché à leurs actionnaires ».

« Le processus de sélection des titres est de plus en plus qualitatif et requiert beaucoup de recherches », enchaîne-t-il. « C’est ainsi que nous arrivons à obtenir des rendements supérieurs avec un niveau de risque au minimum au sein de nos portefeuilles. »

Perspectives pour 2012
Pour les prochains 6 à 9 mois, M. Driscoll croit qu’il faut s’attendre à des rendements en dents de scie. « C’est un vieux cliché, mais lorsque les marchés sont bas, il faut être aux aguets. Certaines opportunités fort intéressantes se présentent à bas prix. Il faut donc semer maintenant en attendant que l’économie reprenne du poil de la bête dans la deuxième portion de 2012 », espère-t-il.