Malgré l’évolution des mentalités dans les milieux de travail, la prise d’un congé de paternité est encore mal perçue dans certaines entreprises québécoises, révèle un sondage de l’Ordre des conseillers en ressources humaines.

Pas moins d’un travailleur sur trois considère que la prise d’un congé par le père à la naissance d’un enfant est mal perçue par la direction de leur organisation. Les collègues sont apparemment plus ouverts à cette pratique, puisque la moitié des travailleurs sondés estiment qu’ils encouragent la prise d’un congé de paternité. La moitié des hommes considèrent également que la prise d’un tel congé peut leur nuire professionnellement.

« Cette perception plus sévère envers l’employeur s’explique notamment par une plus grande appréhension de la réaction du patron qui sera obligé de composer avec cette absence », explique Francine Sabourin, CRHA, de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

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Encore aujourd’hui, il existe un important écart de perception entre la prise de congé par la mère et par le père. Selon le sondage, presque la totalité des dirigeants encourage la prise du congé parental par la mère, mais 29 % d’entre eux se montrent réticents lorsqu’il est question du père. Cet écart de perception s’observe également chez les collègues.

Des congés plus nombreux et plus longs

Malgré tout, la prise de congé par les pères évolue de manière positive depuis l’instauration du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). En effet, selon les données du Conseil de gestion de l’assurance parentale, 78 % des naissances ont donné lieu à des prestations du RQAP aux pères en 2014, alors que ce taux s’élevait à 69 % en 2006. De plus, les pères prennent en moyenne 9 semaines de prestations du RQAP, ce qui est davantage que les 5 semaines de congé de paternité (exclusif aux pères) prévues.

Un certain nombre d’organisations offrent également des prestations complémentaires à celles du RQAP. C’est du moins ce que mentionnent 32 % des CRHA sondés. De plus, 23 % des CRHA affirment que des mesures facilitant le retour au travail après un congé parental sont instaurées, notamment le retour au travail progressif (67 %), les horaires de travail réduits (52 %) et le télétravail (26 %).

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