
Les remises perpétuelles en ce qui concerne les mesures de politique publique sur les changements climatiques et le manque de coordination à l’échelle internationale pourraient coûter aux investisseurs institutionnels des billions de dollars au cours des prochaines décennies, selon la recherche publiée par Mercer et un groupe d’investisseurs mondiaux de premier plan gérant environ 2 billions $ d’actif.
Selon Andrew Kirton, chef du placement chez Mercer, les changements climatiques ont des répercussions fondamentales sur les stratégies de répartition d’actif, les risques et le rendement des placements. « Les investisseurs institutionnels devraient inclure des facteurs à long terme, comme les changements climatiques, dans leur planification stratégique », dit-il.
Incidence sur la répartition du portefeuille
Le rapport intitulé Climate Change Scenarios – Implications for Strategic Asset Allocation analyse les incidences financières possibles des changements climatiques sur les portefeuilles des investisseurs; ces incidences ont été déterminées au moyen d’une série de quatre scénarios de changements climatiques envisagés d’ici 2030. Le rapport définit une série d’étapes concrètes que les investisseurs institutionnels peuvent prendre en considération dans la répartition stratégique de leur actif.
Le rapport présente un cadre dont les investisseurs institutionnels peuvent se servir pour améliorer leur compréhension des occasions et des risques de placement liés au climat dans toutes les catégories d’actif et les régions. Le modèle «TIP » permet d’estimer le taux d’investissement dans les technologies (T) à faible émission de carbone, les incidences (I) sur le milieu physique et le coût implicite du dioxyde de carbone découlant de l’élaboration de politiques (P) mondiales dans les quatre scénarios de changements climatiques.
Certaines des conclusions clés indiquent que d’ici 2030, les changements climatiques accentueront l’incertitude des investisseurs institutionnels à long terme; aussi ces changements doivent-ils être gérés de façon proactive.
Les occasions d’investissement dans les technologies à faible émission de carbone pourraient atteindre 5 billions $. Par ailleurs, le coût des répercussions sur le milieu physique, la santé et la sécurité alimentaire pourrait dépasser 4 billions $.
Les modifications apportées aux politiques liées aux changements climatiques pourraient entraîner une augmentation du coût des émissions de dioxyde de carbone allant jusqu’à 8 billions $. L’augmentation des affectations aux catégories « d’actifs sensibles au climat » aidera à atténuer les risques et à saisir de nouvelles occasions.
De nouvelles occasions et de nouveaux risques
L’élaboration de politiques à l’échelle du pays suscitera de nouvelles occasions et de nouveaux risques de placement devant faire l’objet d’un suivi et d’une analyse constants. L’Union européenne, la Chine et d’autres pays d’Extrême-Orient sont appelés à devenir les chefs de file des investissements dans les technologies à faible émission de carbone et les améliorations de l’efficacité énergétique au cours des prochaines décennies.
Le lancement du rapport et du modèle « TIP » est le fruit d’un travail de collaboration dirigé par Mercer qui a pu compter sur la participation de 14 investisseurs institutionnels mondiaux et le soutien de la Société Financière Internationale, membre du Groupe de la Banque mondiale, et du Carbon Trust. Les services de Grantham LSE/Vivid Economics ont été retenus pour diriger les éléments de la recherche portant sur les incidences économiques des scénarios de changements climatiques. De plus, un groupe de recherche composé d’universitaires et de professionnels du secteur a été consulté pour l’élaboration du modèle.