Chaque année, des milliers d’employés doivent quitter leur poste pour prendre soin de leur santé. « Sans soutien adéquat, il y a des risques très importants de rechuter », prévient Valérie Legendre, psychologue clinicienne et directrice, santé mentale à Sun Life.
L’assureur a mené une étude pancanadienne auprès de 500 employeurs et 300 employés ayant vécu un congé d’invalidité. « Près de la moitié des employés se sont sentis mal vus d’avoir pris un congé et n’ont pas eu l’occasion de parler à leur supérieur immédiat concernant les difficultés rencontrées, indique Valérie Legendre. Le tiers affirmaient que leur gestionnaire n’avait pas de plan clair pour leur réintégration. »
De nombreux employés retournent au travail avant d’être prêts, déplore-t-elle. « Quelqu’un est prêt quand son fonctionnement est revenu à un niveau sécuritaire pour qu’on puisse ajouter l’expérience du travail comme stratégie thérapeutique pour compléter le plan de rétablissement. Donc le retour au travail, c’est une stratégie thérapeutique. D’où l’importance de bien accompagner ses employés. »
Les employeurs devraient notamment examiner la couverture prévue par le régime, prévoir des mesures d’adaptation (comme la flexibilité pour aller à un rendez-vous médical ou des tâches modifiées) et la possibilité d’un retour au travail progressif. « Ils doivent aussi favoriser une culture de bienveillance et une culture où on accepte les différences ainsi qu’une approche de collaboration », ajoute Valérie Legendre.
Par ailleurs, 85 % des employés affirment que leur médecin de famille ou un autre professionnel de la santé offrant des soins primaires a joué un rôle très important dans leur processus de retour au travail. « Il faut être capable d’offrir une gamme de professionnels et une étendue de couverture qui permettent aux participants de continuer à aller chez le psychologue ou le chiropraticien après le retour au travail », avance Valérie Legendre.
Finalement, 83 % des employés ont souligné l’importance de leur supérieur immédiat dans la réussite de leur retour au travail. « Malheureusement, beaucoup d’employés disent ne pas obtenir ce dont ils ont besoin, déplore Valérie Legendre. Il faut offrir des formations en santé mentale aux gestionnaires, éliminer les obstacles au traitement, par l’élargissement des couvertures, entre autres, et ajouter des outils et des services de prévention. »