Les investisseurs institutionnels confient des milliards de dollars à des gestionnaires de fonds immobiliers privés, mais ces derniers ont de plus en plus de mal à dénicher des placements intéressants dans cette catégorie d’actif.

Les fonds immobiliers privés sont souvent à « durée de vie fixe », c’est-à-dire qu’ils promettent aux investisseurs que le capital engagé sera investi d’ici trois à cinq ans en général, explique le Wall Street Journal. Or, les fonds de ce type lancés en 2013 et 2014 détenaient, en juin dernier, 24,8 G$ US de liquidité (dry powder) qui n’avaient toujours pas été investi dans des actifs immobiliers, selon la firme de recherche Prequin.

Au total, 333 G$ US de « poudre sèche » reposerait dans les coffres des gestionnaires de fonds immobiliers à l’échelle mondiale. Et les capitaux arrivent beaucoup plus rapidement que les opportunités d’investissement. Une forte proportion de gestionnaires de fonds immobiliers (68 %) affirment en effet qu’il est de plus en plus difficile de trouver des occasions d’investissement intéressantes.

« De nombreuses firmes sont restées les bras croisés et n’ont pas investi d’argent, et c’est une situation dangereuse », s’inquiète Christian Dalzell, associé directeur à la société d’investissement immobilier Dalzell Capital Partners.

Trouver des immeubles susceptibles de générer de bons rendements est devenu ardu en raison de la concurrence féroce, de la plus faible croissance des loyers et des craintes de ralentissement dans le secteur immobilier.

Incapables d’investir l’argent qui leur est confié dans les délais prévus, les gestionnaires doivent soit demander une prolongation à leurs clients, soit les rembourser. Une telle éventualité ne plaît pas nécessairement aux caisses de retraite, qui risquent alors de ne pas pouvoir compter sur les rendements qu’elles anticipaient.

Pour respecter les délais prévus, les gestionnaires peuvent aussi être amenés à réaliser des transactions dans des conditions qui ne sont pas optimales, ce qui est susceptible d’amputer les rendements.