Homme senior consulte sa tablette
Aleksandr Khakimullin - 123RF

Qui n’a pas rêvé de prendre une retraite précoce? On a beau aimer sa profession, l’idée de quitter définitivement l’entreprise peut parfois sembler fort attrayante.

Or, près de la moitié des travailleurs âgés aux États-Unis se voient montrer la porte avant qu’ils ne soient prêts à entamer leur retraite, selon une récente analyse de Propublica et de l’Urban Institute. Un défi qu’ils peuvent avoir du mal à surmonter, notamment sur le plan des finances.

L’analyse se base sur la Health and Retirement Study, commencée en 1992, qui a suivi quelque 20 000 Américains à partir de l’âge de 50 ans.

Des 56 % de travailleurs qui ont été congédiés au moins une fois, ou qui sont partis dans des conditions qui laissent supposer qu’ils y ont été forcés, seulement un sur dix retrouve le même niveau de revenus par la suite.

On parle ici de personnes qui entament la cinquantaine dans une poste stable à temps plein, qu’ils ont occupée au moins cinq ans.

Baisse des revenus

Même après plusieurs années suivant l’arrêt du travail, plus de la moitié ont des revenus inférieurs au niveau précédent.

Pour Richard Johnson, économiste à l’Urban Institute, le travail au-delà de 50 ans est plus risqué et volatil que prévu. « Les gens ne s’attendent pas à conclure leur vie professionnelle de cette façon », explique-t-il.

Gary Burtless, économiste du travail au Brookings Institution, observe qu’il n’est pas impossible de trouver un autre emploi suivant la fin inattendue d’un travail. « Mais, trop souvent, le poste de remplacement est moins bon que la carrière. Cela accorde peu de marge de manœuvre à l’employé pour se reconstruire. »

En ajoutant ceux devant arrêter de travailler pour des raisons personnelles, on parle de près des deux tiers des travailleurs américains plus âgés qui sont écartés de leur travail habituel avant la retraite, suggère-t-on dans l’article de Propublica.

« On est très loin de la trajectoire volontaire vers la retraite qui fait partie des hypothèses de la plupart des économistes, et à laquelle s’attendent de nombreux Américains. »