Une récente étude démontre qu’une proportion significative de professionnels qualifiés vivent des situations d’emploi et de revenu précaires. Cela nuit notamment à leur capacité d’épargner pour la retraite.

Le sondage du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) a été réalisé auprès de 1 000 professionnels canadiens. Un peu plus des trois quarts (78 %) étaient des professionnels sécurisés, alors que 22 % étaient précaires. Fait à noter, les femmes représentent 60 % de ces professionnels précaires. Ces derniers sont plus présents dans le secteur privé (40 %) que dans le secteur public (30 %).

Le CCPA définit les professionnels sécurisés comme étant ceux qui occupent un emploi à temps plein, en tant qu’employés permanents, pour un seul employeur qui fournit des avantages sociaux et pour lequel les répondants s’attendent à travailler encore dans un an. Les professionnels précaires, eux, sont ceux qui travaillent sur une base contractuelle, les travailleurs autonomes, les employés à temps partiel et les employés à temps plein qui ne bénéficient pas des mêmes conditions de travail que le groupe sécurisé.

Difficile épargne-retraite

Le CCPA révèle que seulement 40 % des professionnels précaires ont accès à un régime de retraite ou à un REER collectif, contre 85 % des professionnels sécurisés.

La précarité touche aussi leurs revenus. En effet, moins de la moitié des professionnels précaires ont des revenus prévisibles, contre 79 % des professionnels sécurisés. Près de la moitié des précaires (45 %) gagnent moins de 60 000 $ par année. Toutefois, les professionnels précaires les mieux payés (150 000 $ et plus), ont à peu près le même niveau de revenu que leurs collègues sécurisés.

Puisque les femmes sont plus souvent précaires que les hommes, elles risquent d’être plus touchées par cette disparité de revenus. Voilà qui ne les aidera pas à resserrer l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Aux États-Unis, une étude récente de Merrill Lynch révélait qu’au moment de la retraite, cet écart entre les revenus des hommes et ceux des femmes pouvait atteindre plus d’un millions de dollars US (1,3 M$ CAN).

Cause de stress

Par ailleurs, les conditions de travail entre les précaires et les sécurisés peuvent aussi varier. Par exemple, seulement 41 % des précaires ont droit à des congés de maladie, contre 94 % des sécurisés.

Les auteurs de l’étude rappellent aussi que cette précarité n’est pas toujours un choix. Plus de la moitié des professionnels interrogés (57 %) admettent qu’ils préféreraient jouir d’une plus grande stabilité d’emploi et 43 % confient que cette instabilité les stresse au point de les empêcher de dormir la nuit.