Le Financial Post posait récemment LA question que tous les épargnants se posent : de combien a-t-on besoin d’argent à la retraite?

Incapables de répondre précisément à cette question, un grand nombre de retraités restreignent beaucoup trop leurs dépenses, par crainte de voir leur épargne se tarir trop tôt. Résultat : ils ne profitent pas autant qu’ils le devraient de l’argent qu’ils ont mis tant d’efforts à accumuler. C’est notamment le cas des retraités qui ne comptent par sur un fonds de pension de leur employeur.

Aux États-Unis, une étude de l’Employee Benefit Research Institute révélait que les gens qui prennent leur retraite avec plus de 500 000 $US d’épargne (654 000 $CA) en détenaient encore 88 % après 18 ans de retraite. Même les individus qui ont moins de 200 000 $US d’actif (261 600 $CA) – sans compter la propriété – au moment de leur retraite en conservaient en moyenne 75 % 18 ans plus tard.

Le signe d’une trop grande prudence, soutient Fred Vettese, associé de Morneau Shepell à Toronto. Selon lui, après 18 ans de retraite, les gens devraient avoir dépensé environ 40 % de leur épargne-retraite.

En profiter pendant qu’on peut

De fait, le décaissement des actifs devrait tenir compte de l’évolution de la retraite, que le planificateur financier Willis Langford scinde en trois étapes : les années « go-go », les années « slow-go » et les années « no-go ».

Selon lui, pendant les premières dix années de la retraite, les gens ont plus d’énergie et cherchent à réaliser toutes sortes de projets auxquels ils rêvaient depuis longtemps, notamment des voyages. Après 75 ans, le rythme ralentit un peu, les voyages se font moins lointains et moins fréquents et la santé, parfois, devient plus fragile.

Enfin, à mesure que l’on avance dans les 80 ou 90 ans, on a tendance à rester plus à la maison et à moins dépenser pour réaliser des projets. Les retraités doivent tenir compte de cette réalité.

Par ailleurs, savoir si l’on souhaite léguer une part importante de ses actifs à sa succession est une décision très personnelle. Selon Willis Langford, les retraités devraient s’assurer que leurs frais funéraires sont couverts, par exemple par une assurance, mais ont tout à fait le droit de dépenser une bonne partie, voire tout leur capital.

Plutôt que de tenter de respecter le même budget pendant toutes les années de la retraite, les retraités auraient intérêt à varier ce budget en fonction de la performance de leurs actifs. Ils devraient aussi tenter d’éviter les frais d’investissement inutiles et les stratégies de décaissement défavorables.