Mercredi dernier avait lieu, à l’Hôtel Reine-Elizabeth de Montréal, le Colloque PD 2013 d’Avantages. Plusieurs joueurs de l’industrie s’étaient donnés rendez-vous pour discuter de l’avenir des régimes de retraite à prestations déterminées (PD).

Premier conférencier du Colloque, Benoit Hudon, membre du partenariat chez Mercer, a affirmé que c’est la première fois depuis longtemps que les régimes PD peuvent prévoir une amélioration au cours des prochains mois. « Ça fait longtemps qu’on a pas vu ça », a-t-il lancé, expliquant du même souffle qu’il y avait quand même un mais… le vieillissement de la population qui s’accélère.

Avec son collègue, Jean-Pierre Talon, lui aussi membre du partenariat chez Mercer, M. Hudon a tenté de répondre à la question : Les coefficients de capitalisation se sont améliorés… et maintenant, on fait quoi? Leur réponse : il faut saisir les occasions et immobiliser les gains générés en 2013.

MM. Hudon et Taillon étaient suivis de Philip R. Evans, président et directeur général de Lincluden, qui est venu parler de l’utilisation de stratégies basées sur les actions à faible risque. M. Evans croit qu’il y a une place dans les portefeuilles pour les actifs non liquides. « Mais je ne suis pas en train de dire qu’il faut investir tout le portefeuille dans ce type de placement », a-t-il tenu à spécifier, ajoutant qu’il était plus efficace d’investir dans le marché national, notamment parce que cela permet de payer moins de taxes.

Pour lui, cette stratégie permet aux régimes qui veulent « dérisquer » de le faire, sans sacrifier les rendements à long terme, en plus d’être simple à mettre en place. « L’expérience a été positive. L’idée est de mettre l’accent sur un portefeuille qui génère des rendements, dans un environnement très contrôlé », a-t-il conclu.

Troisième conférencier à s’exprimer, Yves Allard, directeur, Relations avec la clientèle, solutions PD à la Financière Sun Life, est venu parler de la composition en actions idéale que devrait avoir un régime PD. Pour lui, il y a deux écoles de pensée : ceux qui cherchent du rendement, et ceux qui cherchent à couvrir les risques. Pour les premiers, le portefeuille sera composé de plus d’actions. Les seconds tenteront de couvrir le risque, et ne mettront pas l’emphase sur le rendement, ne chercheront pas de rendement supplémentaire.

Pour M. Allard, les régimes devraient s’exposer aux risques des actions quand ils souhaitent, que ce soit pour améliorer le niveau de provisionnement, améliorer les prestations ou réduire les coûts. Ceux qui souhaitent protéger les prestations promises devraient s’exposer que très peu aux actions. Au Royaume-Uni, entre 2006 et 2012, les portefeuilles des régimes de retraite d’employeurs sont passés d’une proportion de 61 % en actions à une proportion de 38 %. « Le Canada est-il prêt pour un tel changement de philosophie? », se demande M. Allard.

Bo Knudsen, directeur général de Carnegie Asset Management, est venu expliquer comment trouver une croissance sûre sur les marchés internationaux. Selon lui, pour voir comment se porte l’économie américaine, il suffit d’analyser le marché immobilier américain. « Le marché immobilier est le moteur de l’économie américaine. C’est le « feel good factor » qui crée de l’optimisme », a-t-il expliqué.

Il croit aussi que le marché de l’automobile est un bon moyen d’analyser l’économie d’un pays, notamment en Europe. « Mais nous ne sommes pas dans le camp de ceux qui croient que l’Europe se dirige tout droit vers la catastrophe », ajoute-t-il. Quant à la Chine, c’est un pays ambitieux, selon lui, qui cherche à être un leader dans l’industrie d’internet. La technologie en général est intéressante aussi.

M. Knudsen conclut en affirmant qu’il faut réduire nos espérances quant au rendement des actions. « Nous sommes dans un monde où les nouvelles technologies nous amèneront dans une nouvelle direction. Cela viendra d’abord des États-Unis et se propagera au reste du monde. »

Les présentations peuvent être téléchargées à partir du site web avantages.ca/pd2013.

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