Près du tiers (31 %) des Québécois ont dû réduire certaines de leurs dépenses au cours de la dernière décennie, selon un sondage publié mardi par Placements Mackenzie.

Les prévisions qu’ils avaient faites en 2006 lors d’un sondage semblable étaient donc relativement exactes puisqu’à l’époque, 35 % d’entre eux estimaient qu’ils ne pourraient plus se permettre leur style de vie en 2017.

Interrogés sur ce qu’il risque de se passer dans les 10 prochaines années, ils sont également 35 % à anticiper qu’ils devront revoir leurs dépenses à la baisse (contre 39 % au niveau national). Parmi ceux-ci, un quart (25 %) pense que ce sera à cause de l’inflation, et un autre quart (23 %) juge que ce sera par manque d’économies.

À lire : Quelle politique de placement pour les régimes CD?

Perspectives décourageantes

Ces perspectives décourageantes sont en partie dues à leurs faibles attentes salariales, souligne Placements Mackenzie, puisque la plupart des sondés prévoient une hausse de salaire de seulement 1 % à 5 % durant cette période.

Le sondage montre aussi que les Canadiens qui approchent de la retraite ont encore moins confiance en leur avenir financier que leurs homologues plus jeunes. Ainsi, bien que quatre répondants sur 10 estiment être dans une meilleure situation qu’il y a une décennie, seuls 25 % de ceux âgés de 65 ans et plus expriment un tel sentiment.

Chez les 55-64 ans et les 65 ans et plus, un Canadien sur trois (35 %) croit être « définitivement » sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de financement de retraite. Les Québécois se montrent plus optimistes puisque, tous groupes d’âges confondus, 60 % d’entre eux s’estiment sur le bon chemin, tandis que 40 % assurent l’être « quelque peu ».

À lire : Les retraités de Labatt n’auront plus droit à de la bière gratuite

Manque de confiance dans le REER

Selon Placements Mackenzie, « cette perception pessimiste des Canadiens peut être attribuée à un manque de confiance en leur planification de retraite et en leur capacité à maintenir leur style de vie ». Seuls 16 % d’entre eux se sentent confiants de cotiser à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER), tandis que la grande majorité (72 %) n’a aucun plan financier écrit (70 % au Québec).

L’enquête d’opinion relève en outre que les REER ne viennent pas spontanément à l’esprit des Canadiens quand on leur parle d’épargne. Ainsi, 35 % d’entre eux ne cotisent pas à un tel régime (33 % au Québec), et cette proportion atteint même 37 % parmi les 55-64 ans, c’est-à-dire ceux qui se préparent à quitter la vie active.

Le sondage constate que les personnes n’ayant pas de conseiller ou de plan financier sont beaucoup moins susceptibles que les autres de placer de l’argent dans un REER. Si la majorité (58 %) des Canadiens n’ont pas recours aux services d’un professionnel de la finance (52 % au Québec), ceux qui le font ont tendance à mieux connaître les produits financiers. Résultat, près de 70 % de ces derniers savent par exemple que les fonds communs peuvent être détenus dans un REER, comparativement à 35 % de ceux qui se débrouillent par leurs propres moyens.

À lire : « Normaliser » l’épargne personnelle

L’épargne-retraite, source de confusion

Le sondage révèle par ailleurs que l’épargne-retraite est source de confusion pour plusieurs personnes, et que nombre d’entre elles n’ont guère confiance quant aux options de placement qui leur sont offertes dans ce domaine. Ainsi, 29 % des répondants d’un océan à l’autre indiquent être indifférents, alors que 23 % avouent être dépassés et que 20 % (jusqu’à 25 % chez les 18-44 ans) se disent carrément confus lorsqu’ils pensent aux différents placements dont ils disposent pour économiser en vue de leurs vieux jours.

Enfin, ce sont les jeunes qui se montrent les plus optimistes, puisque la moitié des 18-34 ans sont d’avis qu’ils auront un meilleur style de vie dans 10 ans. En 2006, une proportion à peu près équivalente de représentants de ce groupe d’âge avait prédit la même chose.

« Bien que nous ayons vu beaucoup de changements au cours des 10 dernières années, si les Canadiens font des prédictions précises sur leur mode de vie futur, c’est un signe qu’ils ont une compréhension réaliste de leurs finances », conclut Carol Bezaire, vice-présidente, Fiscalité, successions et philanthropie stratégique chez Placements Mackenzie.

Le sondage a été mené en ligne du 10 au 13 octobre par Léger auprès de 1 564 personnes âgées de 18 ans et plus d’un océan à l’autre. Un échantillon aléatoire de la même taille produirait une marge d’erreur de +/-2,5 %, 19 fois sur 20.

À lire : Comment faire un pied de nez aux faibles rendements?