Les régimes de retraite à prestations déterminées (PD) du Royaume-Uni surestiment potentiellement leur passif en ne prenant pas pleinement en compte les effets de la pandémie sur la longévité des participants, selon XPS Pensions Group.

L’analyse réalisée par la firme britannique à l’aide de ses propres outils de suivi de la COVID-19 suggère que les régimes de retraite du pays surestiment de 1,5 à 3,5 % la valeur de leur passif, rapporte Pensions Age. Si ces estimations représentent bel et bien la réalité, cela impliquerait une réduction des coûts de financement des régimes de retraite des entreprises britanniques entre 25 et 60 milliards de livres sterling (entre 43 et 104 G$ CAN).

XPS Pensions Group soutient que de nombreux régimes n’avaient pas encore pris en considération les possibles conséquences à long terme de la pandémie, notamment le retard accumulé dans les traitements médicaux qui pourrait conduire à un taux de mortalité plus élevé.

« Alors que d’autres changements initiés par la pandémie pourraient avoir un impact positif [donc une hausse du passif des régimes], comme une augmentation des dépenses de santé et une longévité accrue chez les survivants de la COVID-19, notre évaluation montre que les impacts négatifs sont susceptibles de l’emporter sur les positifs », note la firme.

Elle s’est notamment inquiétée du fait que l’outil de référence pour l’évaluation de la longévité au Royaume-Uni, le Continuous Mortality Investigation de l’Institute and Faculty of Actuaries, considère que les données enregistrées en 2020 n’auraient pas d’impact significatif sur la mortalité à long terme. « La pandémie a déjà eu un impact important sur la mortalité et continuera à le faire dans les années à venir, soutiennent les experts de XPS Pensions Group. S’ils ne tiennent pas compte de la manière dont la pandémie a affecté leurs membres, les régimes risquent de surévaluer leurs engagements jusqu’à 3,5 % et d’ignorer des informations essentielles au moment de prendre des décisions sur la gestion des risques et leur stratégie à long terme. »

Dans une analyse semblable publiée récemment, Normandin Beaudry concluait que la mortalité associée à la COVID-19 n’aurait pas d’effets significatifs sur le financement des régimes PD au Québec et au Canada. La firme soulignait néanmoins que les tendances de mortalité à plus long terme étaient difficiles à évaluer.

Il est aussi important de noter que les profils épidémiologiques diffèrent entre le Royaume-Uni et le Québec. Ainsi, au 20 mars dernier, le Royaume-Uni enregistrait un taux de décès causés par la COVID-19 de 1 861 par million d’habitants, comparativement à 1 236 par million d’habitants pour le Québec selon l’outil Worldometer Le Canada dans son ensemble pointe pour sa part loin derrière, à 596 décès par million d’habitants.