Les retraités et anciens travailleurs de la minière Cliffs au Québec, qui risquaient de perdre plusieurs millions de dollars lorsque l’entreprise s’était placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, vont finalement être beaucoup moins pénalisés.

Le syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, a réussi à faire renflouer la caisse de retraite d’une somme de 18 millions de dollars.

Ainsi, les retraités, qui devaient voir leur rente amputée de 21 %, ne subiront finalement qu’une réduction de 8,5 % grâce aux efforts déployés par le syndicat.

Les anciens travailleurs qui n’étaient pas encore retraités, de leur côté, verront la valeur actuarielle de leur régime de retraite réduite de 10 % plutôt que de 21 %.

De même, les retraités recevront globalement une somme de 10,9 M$ pour compenser la perte de leur régime d’assurance.

Le syndicat satisfait

« Ça vient boucler la boucle. Ça vient terminer le dossier. On est malgré tout très satisfait du résultat. Quand on se fait voler 21 % de sa retraite et qu’on en récupère jusqu’à 8,5, ce n’est pas parfait. On se fait voler 400 $ et on en récupère 300 $, alors on se compte chanceux, mais au final, on a encore perdu 100 $ », a illustré Nicolas Lapierre, coordonnateur du syndicat des Métallos pour la Côte-Nord, le Bas Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.

Ce sont environ 700 personnes, au Québec et au Labrador, qui recevront un chèque plus élevé que prévu, a précisé M. Lapierre.

« Quand on regarde l’historique des dossiers de faillite ou de protection avec les créanciers, en termes de temps, (dans le dossier de Cliffs) il s’est passé même pas quatre ans. Dans un si court laps de temps, qu’on ait pu closer le dossier et récupérer des sommes aussi importantes que ça, on est très satisfait du dénouement », a conclu M. Lapierre.

Bataille pour tous les retraités

Le syndicat des Métallos et la FTQ mènent une bataille depuis des années, notamment auprès des députés à la Chambre des communes, pour que les retraités et les ex-travailleurs soient mieux protégés lors d’une faillite d’entreprise ou lorsqu’elle se place sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.

« Il va pouvoir arriver d’autres situations comme celle-là. Il va en arriver d’autres, c’est clair. On va continuer à travailler pour améliorer la priorisation des déficits des régimes de retraite, pour que les retraités soient considérés comme des créanciers prioritaires. Dans ce cas-là, on a pu récupérer 18 sur 28 M$. Dans d’autres, on ne récupère rien. Dans le cas de Cliffs, si, au lieu d’être sixième créancier, au dernier rang, on avait été premier, deuxième ou troisième, au lieu de récupérer 18 M$, on aurait probablement récupéré 20, 22, 23 M$ », a avancé M. Lapierre.

Le syndicat des Métallos a déjà rencontré 175 députés pour les sensibiliser à la cause.

Cliffs n’a plus d’activité au Canada, mais est toujours active aux États-Unis.