Les promoteurs de régimes d’assurance médicaments ne seront probablement pas emballés d’apprendre que les médicaments de spécialités à prix élevé, comme ceux traitant les maladies rares, les médicaments biologiques et les médicaments oncologiques, continuent de dominer le paysage des nouveaux médicaments lancés sur le marché, autant au Canada qu’ailleurs dans le monde.

La plus récente édition du rapport Veille des médicaments mis en marché du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) révèle qu’en 2015 et en 2016, les médicaments orphelins représentaient respectivement 54 % et 42 % des nouvelles substances actives (NSA) commercialisées, soit une nette augmentation par rapport à la part de 33 % qu’ils occupaient entre 2009 et 2014. Une analyse de ces produits montre que les nouveaux médicaments orphelins les plus dispendieux comportaient des coûts de traitement se chiffrant en centaines de milliards de dollars.

Plus du quart des nouveaux médicaments mis en marché en 2015 et en 2016 ont par ailleurs été créés pour traiter le cancer. Leur prix est élevé et se situe, en moyenne, à 13 000 $ pour un traitement de 28 jours. Les médicaments antiviraux contre le VIH qui contenaient comme substance active du ténofovir alafénamide (Genvoya) ont, individuellement, généré la plus grande part des ventes de NSA (32 %).

Le Canada dans la moyenne

En 2015, 30 % des nouvelles molécules étaient constitués de médicaments non anticancéreux coûtant plus de 10 000 $ par année. Bon nombre de ces médicaments ont toutefois un coût beaucoup plus élevé, de sorte que leur coût moyen de traitement atteint presque 80 000 $. Seulement deux des NSA évaluées par le CEPMB ont produit une amélioration thérapeutique plus que modeste.

Dans l’ensemble, les ventes de nouveaux médicaments étaient grandement concentrées en 2016. Ensemble, les antinéoplasiques (médicaments contre le cancer) et les antiviraux comptaient pour plus de 65 % des ventes de NSA offertes au Canada et dans le CEPMB7 (France, Allemagne, Italie, Suède, Suisse, Royaume-Uni et États-Unis) au quatrième trimestre de 2016.

Selon le rapport du CEPMB, les prix canadiens des nouveaux médicaments sont généralement semblables à ceux des marchés européens analysés et nettement inférieurs à ceux des États-Unis. Les données récoltées permettent néanmoins de constater une certaine tendance vers l’uniformité des prix de catalogue internationaux à la mise en marché des médicaments.