Le gouvernement du Québec a annoncé que le remboursement des médicaments biologiques sera resserré dans le régime public d’assurance médicaments de la province, de façon à favoriser une plus grande adoption des biosimilaires.

Ainsi, les patients qui utilisent un médicament biologique de référence, pour lequel un ou des médicaments biosimilaires sont inscrits, devront passer à l’un de ceux-ci d’ici le 12 avril 2022 sous la supervision de leur médecin traitant. Jusqu’à maintenant, le remboursement du biologique d’origine était accordé aux patients non naïfs, le biosimilaire étant imposé seulement aux patients naïfs. Le gouvernement publiera de plus amples détails sur sa politique de transition au cours des prochaines semaines.

Ainsi, à l’instar de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et du Nouveau-Brunswick, le Québec ne couvrira éventuellement que les médicaments biosimilaires aux listes de médicaments. Le gouvernement précise cependant que certaines exceptions pourraient s’appliquer.

Selon des données d’Express Scripts Canada, 81 % des patients en Colombie-Britannique prenaient le médicament biologique de référence avant que la province n’apporte des changements à sa politique sur les biosimilaires. Depuis l’entrée en vigueur de celle-ci, en 2019, 90 % consomment maintenant le biosimilaire.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, évalue à 100 M$ les économies annuelles que cette nouvelle politique permettra de dégager pour le régime public. Ces économies seront réinvesties dans le système de santé, précise-t-il.

Malgré l’inscription de plusieurs biosimilaires aux listes de médicaments depuis de nombreuses années à la suite des recommandations émises par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), ceux-ci demeurent sous-utilisés. « Cette situation engendre un surcoût considérable pour le Régime général d’assurance médicaments puisque les médicaments biosimilaires sont nettement moins onéreux que les médicaments de référence, et ce, sans différence sur le plan thérapeutique pour les patients », affirme Québec.

Des échanges auront lieu avec les principaux partenaires et associations du réseau de la santé et des services sociaux à ce sujet au cours des prochaines semaines. De plus, des informations et des ressources seront mises à la disposition des professionnels de la santé et des patients pour les soutenir dans ce processus.

Dans un communiqué, Biosimilaires Canada a salué la décision du gouvernement du Québec d’entreprendre un virage vers les biosimilaires.

« Biosimilaires Canada félicite le gouvernement du Québec et le ministre Dubé de prioriser une utilisation élargie des médicaments biosimilaires dans la province afin de générer des économies importantes et de réinvestir dans le système de santé québécois », indique Michel Robidoux, président du conseil d’administration de Biosimilaires Canada.

L’organisme soutient que le passage aux biosimilaires représente un moyen important de contrôler les dépenses de santé et de financer la couverture de nouveaux traitements. « Les politiques de transition vers les biosimilaires sont essentielles pour assurer la viabilité à long terme des régimes d’assurance médicaments et des systèmes de soins de santé », ajoute Biosimilaires Canada.

Selon un sondage commandé par l’organisme, 85 % des Québécois appuient une politique de transition des médicaments biologiques vers les biosimilaires.