Le gouvernement du Québec a aboli la « règle des 15 ans » qui favorisait le remboursement de médicaments de marque au-delà de l’échéance du brevet.

Le ministre des Finances Nicolas Marceau a confirmé dans son budget 2013-2014 que la règle instaurée en 1994 avait « beaucoup contribué à l’essor du secteur biopharmaceutique au Québec », mais ne répond plus à l’objectif de favoriser la recherche dans la province.

« Depuis quelques années, le modèle d’affaires de l’industrie s’est profondément transformé. Le soutien du gouvernement du Québec à ce secteur doit s’adapter à ce nouveau contexte, toujours dans l’objectif de favoriser des activités de recherche sur le territoire québécois », a affirmé le ministre.

L’Association canadienne du médicament générique (ACMG) affirme que l’abolition de la règle permettra au Québec de réaliser des économies de près de 175 millions de dollars par an.

Jim Keon, président de l’ACMG, a déclaré : « Le recours accru aux médicaments génériques constitue une solution incontournable pour contrôler la hausse des coûts en santé et pour assurer la viabilité des régimes d’assurance médicaments, publics et privés. »

La Fédération interprofessionnelle de la santé au Québec (FIQ) s’est réjouie de cette révision du régime d’assurance-médicaments qui aurait « fait exploser les dépenses du gouvernement en matière de médicaments ».

La FIQ a observé dans un communiqué « qu’il est impératif de poursuivre dans cette même voie puisqu’il y a encore des économies substantielles à réaliser dans ce secteur, notamment par l’élargissement de la couverture du régime d’assurance-médicaments à l’ensemble de la population ».

Taxe santé et soins à domicile

Le ministre a également annoncé l’introduction d’une « contribution santé progressive » à compter de l’année prochaine.

« Plus du deux tiers des contribuables paieront moins ou en seront exemptes en 2013 et chaque personne paiera en fonction de sa propre capacité financière », a-t-il dit.

Pour compenser la baisse de revenus, le taux d’imposition des revenus excédant 100 000 $ sera augmenté de 1,75 point de pourcentage.

Les investissements en santé devront augmenter de 4,8 % pour la prochaine année, soit de 1,5 milliards de dollars supplémentaires.

Le ministre a annoncé que les soins à domicile recevront 110 M$ d’investissements additionnels.

Le Regroupement provincial des comités des usagers (santé et services sociaux) RPCU rappelle toutefois que les coupures d’un milliard de dollars avait été annoncées par la précédent gouvernement s’appliqueront cette année.

« De l’un on annonce des investissements, de l’autre on reporte, on annule et on coupe, déclare Pierre Blain, directeur général du RPCU. Un véritable suspense dont on connaît le dénouement : ces coupures à venir feront vraiment mal. »