Alors que les gouvernements laissent entrevoir d’ici quelques mois la fin des restrictions sanitaires liées à la COVID-19, la plupart des Canadiens souhaitent pouvoir retourner bientôt sur leur lieu de travail, épuisés par le télétravail à temps plein.

Plus de trois employés sur cinq (63 %) au pays disent vouloir retourner sur leur lieu de travail physique au bureau, selon un sondage de KPMG.

« Ce n’est pas surprenant étant donné que nos recherches antérieures ont montré que la pandémie a une incidence négative sur la santé mentale des Canadiens et que bon nombre d’entre eux se sentent surmenés et épuisés », souligne Leigh Harris, associée-conseil en gestion, qui dirige le service de KPMG responsable des questions liées au gouvernement fédéral.

Le sondage montre en effet qu’il y a aujourd’hui moins de personnes qui se disent satisfaites de leur poste ou environnement de travail à domicile. Ils se sentent également moins productifs et efficaces qu’ils ne l’étaient lors du premier confinement, l’an dernier.

Pour autant, les employés souhaitent pouvoir continuer de travailler à domicile selon leur besoin. Ainsi, 71 % des personnes sondées croient qu’un milieu de travail hybride qui inclut à la fois télétravail et bureau devrait être le modèle standard pour toutes les organisations.

Les Canadiens s’inquiètent toutefois de la façon dont les employeurs réagiront à cette réinvention du milieu de travail. Quatre répondants sur cinq (81 %) se sont montrés préoccupés par le fait que leurs dirigeants ne sont ni préparés ni équipés pour gérer une transition vers un modèle hybride du milieu de travail, les groupes en télétravail et sur place, et près de la moitié d’entre eux (49 %) estiment qu’ils pourraient ne pas être considérés pour des promotions ou faire l’objet de discrimination s’ils souhaitent continuer à travailler à domicile.

Une proportion semblable, soit près de la moitié des répondants (45 %) croient que leur employeur ne comprend pas les tenants et les aboutissants d’un milieu de travail hybride.

Encore des inquiétudes liées au virus

Malgré la campagne de vaccination qui s’accélère, une partie des travailleurs sont encore craintifs face à la COVID-19. Par exemple, 72 % des employés interrogés sont hésitants à utiliser les transports en commun pour se rendre au travail. Pour 68 % des travailleurs, le risque de contracter la maladie d’un collègue fait également partie des préoccupations liées au retour sur les lieux de travail.

Ces travailleurs craintifs s’attendent d’ailleurs à ce que leur employeur assure leur sécurité à l’aide de mesures plutôt strictes. En fait, plus de la moitié des répondants souhaitent que leur employeur exige un passeport vaccinal et près de six répondants sur dix pensent que les employeurs devraient avoir le droit d’exiger que leur personnel soit vacciné avant de se présenter sur le lieu de travail. Par ailleurs, 72 % des répondants accepteraient de se soumettre régulièrement à un test de dépistage de la COVID-19 en milieu de travail.

Dans un autre sondage mené à l’échelle internationale, Aon a constaté que 75 % des organisations avaient déjà fixé une date « tentative » de retour au travail, dans la plupart des cas lors du troisième trimestre. La majorité des employeurs (89 %) prévoient également réviser leur politique de télétravail, et 40 % se disent ouverts à une stratégie de rémunération qui tient compte de l’emplacement géographique des employés. À plus court terme, 47 % vont offrir, ou considèrent d’offrir, des incitatifs à leurs employés pour qu’ils se fassent vacciner.