Une exposition prolongée au stress perçu au travail est associée à une plus grande probabilité de cancer chez les hommes, selon des résultats obtenus par des chercheurs de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et de l’Université de Montréal.

Ces derniers ont réalisé la première étude évaluant le lien entre le stress professionnel ressenti chez les hommes tout au long de leur carrière et le cancer.

Le lien avec le stress s’appliquerait aux cancers du poumon, du côlon, du rectum, de l’estomac et du lymphome non hodgkinien, affirme-t-on dans un communiqué de presse. Les résultats de la recherche ont été publiés récemment dans la revue Preventive Medecine.

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Parmi les emplois les plus stressants figurent les pompiers, les ingénieurs industriels et en aérospatiale, les contremaîtres de mécaniciens, ainsi que les réparateurs de véhicules automobiles et de matériel ferroviaire. Chez un même sujet, la présence du stress variait selon l’emploi occupé.

L’étude montre aussi que le stress perçu ne se limite pas à la forte demande et aux contraintes de temps. Le service à la clientèle, les commissions de ventes, les responsabilités, le tempérament anxieux du sujet, l’insécurité d’emploi, les problèmes financiers, les conditions de travail difficiles voire dangereuses, la supervision des employés, les conflits interpersonnels et les problèmes de trafic sont autant de sources de stress évoquées par les répondants, affirme-t-on.

« Une des lacunes majeures des études antérieures sur le cancer est qu’aucune n’a évalué le stress lié au travail pendant tout l’historique professionnel, empêchant d’estimer le rôle de la durée de l’exposition au stress au travail sur le développement du cancer. Notre étude montre l’importance de mesurer le stress à différents moments de la carrière », précisent les auteurs de l’étude.

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Les sujets de l’étude avaient occupé en moyenne quatre emplois et parfois jusqu’à plus d’une douzaine au cours de leur carrière.

Des associations significatives ont été mises en lumière pour cinq des onze cancers concernés dans le cadre de cette étude. Elles ont été observées chez les hommes qui avaient cumulé de 15 à 30 ans voire plus de 30 ans de stress au travail.

Un tel rapport entre stress au travail et cancer n’a pas été établi chez les sujets ayant occupé des emplois stressants pendant moins de 15 ans.

Les résultats obtenus soulèvent la question de la prise en compte du stress psychologique chronique en santé publique, mais ces résultats sont à confirmer.

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