Jean-Guy, 52 ans, est contrôleur aérien. Père de trois enfants, il vit beaucoup d’anxiété depuis certains temps. Il va consulter son médecin qui lui diagnostique un trouble d’anxiété généralisé. Est-ce qu’un arrêt de travail prolongé est vraiment la meilleure solution pour permettre à Jean-Guy de se remettre sur pied?

« Lorsque l’on est confronté à des troubles mentaux, vaut mieux miser le plus possible sur le maintien au travail ou bien le retour hâtif. C’est dans le meilleur intérêt du patient de demeurer actif dans sa vie professionnelle », assure Valérie Soledad Legendre, conseillère principale en santé mentale pour le Groupe invalidité de la Financière Sun Life.

« Il y a des dangers réels aux congés d’invalidité prolongés, la communauté scientifique est unanime à ce propos. Lorsque l’absence du travail dure huit semaines, la probabilité que la personne touchée reprenne une vie professionnelle active n’est que de 50 %. Après six mois d’absence, les statistiques montrent que 85 % ne retourneront jamais au travail sur une base régulière. »

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Dans certains cas sévères, l’arrêt de travail est certes la stratégie à préconiser, car il permet de soulager l’employé du stress du travail et de se concentrer sur son rétablissement. En revanche, un arrêt de travail prolongé génère d’autres types de stress, comme l’anxiété anticipatoire du retour au travail. Plusieurs risques sont également associés à un arrêt de travail : isolement social, perte d’identité socio-professionnelle et problèmes financiers, entre autres.

Pour les cas de gravité légère ou moyenne, le maintien en poste est donc à privilégier, estime Valérie Soledad Legendre. Pour les employés, une telle stratégie permet d’esquiver les risques associés à un arrêt de travail. Pour l’employeur, le maintien en emploi, en plus d’être avantageux financièrement, démontre un niveau d’engagement élevé envers les employés, permet de ne pas trop surcharger les salariés qui demeurent en place et réduit les efforts de recrutement et de formation nécessaires dans le cas d’un congé d’invalidité.

Bien entendu, en fonction des limitations fonctionnelles de l’employé, la mise en place d’accommodements peut être nécessaire. Parmi ceux-ci, notons des horaires variables, des pauses plus fréquentes et un ajustement dans ses tâches. S’il est impossible pour l’employé de demeurer à son poste actuel, l’employeur devrait envisager la possibilité de l’assigner temporairement à d’autres fonctions où ses compétences pourront être mises à profit.

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