Une centaine de dirigeants d’entreprise se sont réunis à Montréal pour échanger sur la santé mentale en milieu de travail et les mesures pouvant être prises à ce sujet. Morneau Shepell, de concert avec Bell cause pour la cause, était l’hôte de Réseau Employeur, une conférence sur la santé mentale au travail qui a eu lieu à Montréal notamment la semaine dernière.

Claudine Ducharme a lancé la discussion en soulignant le fort lien entre les troubles psychologiques et les problèmes de santé physiques, ce qui affecte ultimement le rendement et la productivité des employés.

« Pour plusieurs employeurs, les troubles de santé mentale représentent 25 % des coûts totaux de l’assurance collective, ce qui est non négligeable. Il s’agit désormais du premier facteur de hausse des coûts et on ne parle ici que des coûts directs, qui sont plus faciles à quantifier. Les employeurs doivent donc prendre les moyens pour détecter les personnes plus à risque », a-t-elle déclaré.

La durée moyenne d’un arrêt de travail lié aux troubles psychologiques varie autour de trois mois (ou 72 jours ouvrables). Mme Ducharme rappelle toutefois qu’avant d’en arriver à l’invalidité, un employé en détresse peut vivre une période plus ou moins longue où elle est moins productive.

«Le risque de stigmatisation demeure fort élevé parmi les employés, signale-t-elle. Certains croient qu’en révélant leur détresse, ils risquent de perdre leur emploi ou leurs chances d’accéder à des postes plus importants. Ils développent alors des troubles d’anxiété pouvant mener à la peur et l’isolement.»

Dans bien des cas, les interventions des employeurs sont traitées cas par cas, en silos. Les gestionnaires notamment manquent de soutien face à un problème souvent perçu comme étant fort complexe.

« Les employeurs doivent d’abord comprendre la santé mentale. L’approche qu’ils peuvent adopter doit inclure de la formation des gestionnaires pour mieux gérer la santé mentale au travail, y compris à combattre les préjugés qui y sont associés; une identification des employés qui présentent des risques afin d’en assurer un suivi en réalisant une évaluation des besoins; ainsi qu’un meilleur soutien au travail pendant le rétablissement », explique Mme Ducharme.

Elle a ensuite rappelé que durant l’invalidité, il faut accompagner la personne en détresse afin d’évaluer les progrès et éliminer les obstacles. « Il faut adapter nos méthodes de gestion d’invalidité plus générale pour les cas spécifiques liés à la santé mentale », a-t-elle insisté en terminant.