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Alors que Québec s’apprête à présenter sa réforme des normes du travail, une chercheuse de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) souligne l’importance de réduire la pression sur le temps passé au travail… et à la maison.

Dans un billet intitulé L’art de travailler moins grâce aux politiques publiques, Eve-Lyne Couturier part du principe qu’entre 1986 et 2010, le temps de travail moyen des Québécois aurait augmenté de quatre heures par semaine.

D’ailleurs, en prenant en considération le travail, le transport et les tâches domestiques, les parents ont une heure de moins par jour à consacrer à l’activité de leur choix, affirme Mme Couturier.

« Si on peut avoir l’impression d’être un bon employé ou un collègue performant en allongeant sa journée au bureau, cela se traduit en fait par un travail souvent de moins bonne qualité. Dans certains cas, on peut même mettre sa vie, et celle des autres, en danger », écrit-elle.

Ainsi, la refonte des normes du travail devrait viser un meilleur équilibre entre les différents champs de la vie. « Il serait étonnant qu’on agisse en ce sens, mais on se met à rêver à des semaines de travail écourtées, où l’on partage mieux ses tâches », ajoute Eve-Lyne Couturier.

Plus prévisible, on s’attend à ce que le nouveau Code du travail ajoute un minimum de deux jours de maladie rémunérés.

« C’est bien peu, mais c’est un début. C’est par ailleurs avec beaucoup de déception que l’on apprenait récemment que le gouvernement revenait sur sa proposition d’allonger les semaines de vacances. Mince consolation, les trois semaines de vacances prendront effet après trois ans de service auprès du même employeur, plutôt qu’après cinq ans. »

Finalement, elle préconise qu’il faut consacrer plus d’efforts à soutenir les charges mentales et émotionnelles, souvent assumées par des femmes, qui s’ajoutent à l’augmentation du temps de travail rémunéré, sans être reconnues à leur juste valeur.

« Il faut donc réduire la pression sur le temps passé au travail, mais à la maison également. Donner plus de temps à tous et toutes serait une étape importante en ce sens. »