Même si les problèmes de santé mentale font l’objet d’une attention accrue au cours des derniers mois, la stigmatisation les entourant est encore bien présente dans les milieux de travail.

La dernière mise à jour de l’Indice de santé mentale de Morneau Shepell montre que pas moins de 44 % des Canadiens croient que leurs perspectives de carrière seraient limitées si leur employeur savait qu’ils ont un problème de santé mentale. Les gestionnaires sont plus nombreux à avoir une telle inquiétude (50 %) que les employés non gestionnaires (39 %).

La stigmatisation entourant les troubles de santé mentale ne se limite pas aux milieux de travail, puisque 37 % des répondants croient qu’ils seraient traités différemment si leurs amis savaient qu’ils souffrent d’un tel problème de santé.

Ventilés par groupe d’âge, les jeunes Canadiens craignent davantage que leurs perspectives de carrière soient limitées s’ils révèlent être aux prises avec un problème de santé mentale que les groupes plus âgés (54 % pour les répondants de 20 à 29 ans comparativement à 38 % des participants de 60 ans et plus).

Inquiétante consommation d’alcool

Le maintien des tensions causées par la pandémie sur le mieux-être mental, physique, social et financier amène certains Canadiens à se tourner vers des mécanismes d’adaptation malsains, révèle également le sondage.

Ainsi, 14 % des répondants consomment plus d’alcool qu’au début de la pandémie pour composer avec le stress accumulé et l’incertitude. Plus de la moitié des participants (52 %) ont indiqué qu’ils ont maintenu ce niveau de consommation d’alcool au cours des derniers mois (octobre 2020 à janvier 2021).

En outre, 9 % des répondants ont augmenté leur consommation d’alcool entre octobre 2020 et janvier 2021, comparativement au début de la pandémie. Les répondants dont la consommation d’alcool a augmenté au début de la pandémie ont aussi obtenu le score de santé mentale le plus faible (-20,7) comparativement à ceux qui ne boivent pas (-9,9) ou à ceux ayant réduit leur consommation d’alcool (-12,8).

Le niveau de santé mentale des Canadiens toujours aussi faible

Au mois de février, le score de l’Indice de santé mentale des Canadiens s’établissait à -11,5 par rapport au score de référence antérieure à la pandémie. Bien qu’il se soit légèrement amélioré par rapport à janvier (-11,7), le score demeure bas et se situe au même niveau qu’en mai 2020.

En février, la dépression était le score secondaire le plus faible (-13,9). Ce score met en évidence les effets néfastes du stress constant et de la tension mentale sur la santé globale des Canadiens, ce qui peut causer des dommages considérables s’ils ne sont pas traités.

« L’isolement et la solitude extrêmes signalés au cours des derniers mois minent directement le mieux-être mental des Canadiens, de nombreuses personnes ressentant le même niveau de dépression que celui recensé il y a presque un an, lorsqu’il était à son plus bas, soutient Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell. Pendant cette période d’incertitude et d’isolement prolongés, les organisations ont la responsabilité supplémentaire de prêter une attention particulière aux besoins de leurs employés et de surveiller les indicateurs d’aggravation de la tension mentale, afin de s’assurer que leurs effectifs sont en mesure de réussir tant dans leur vie professionnelle que personnelle. »