La Caisse de dépôt et placement du Québec a mis sur pied une nouvelle initiative pour accélérer la croissance des entreprises dont les propriétaires sont des femmes.

Nommé Cheffes de file, le programme réunira sur invitation des entrepreneures de différentes régions du Québec « qui se démarquent par leurs réalisations et leur leadership » et qui sont actionnaires d’une entreprise dont le chiffre d’affaires oscille entre cinq et vingt millions de dollars.

La cinquantaine de participantes auront dans le cadre de cette initiative l’occasion d’échanger entre elles sur les meilleures pratiques à adopter pour favoriser le succès de leur entreprise.

La Caisse offrira à cette « communauté d’entrepreneures » des ressources et de « l’information à valeur ajoutée », dont une plateforme de collaboration spécialement conçue pour le programme. Le réseau d’experts de la Caisse sera aussi mis à la disposition de certaines entrepreneures, dont le projet de croissance est davantage avancé, afin de les appuyer concrètement dans la mise en œuvre de leurs projets d’expansion.

L’initiative a été rendue possible à la suite de rencontres d’idéation avec des femmes entrepreneures, de recherches effectuées auprès de partenaires locaux et internationaux de la Caisse et de la collaboration avec divers acteurs de l’écosystème entrepreneurial québécois.

L’investisseur institutionnel explique que l’objectif de Cheffes de file est de créer des ponts entre la communauté de pratique d’entrepreneures et les réseaux existants au sein de l’écosystème entrepreneurial.

« À la Caisse, nous avons la forte conviction que pour générer de la richesse, les entreprises du Québec doivent poursuivre leurs efforts en matière de croissance et d’internationalisation et que nous avons besoin davantage de femmes à la tête d’entreprises prometteuses. Au cours des derniers mois, nous avons pris le pouls des besoins et des défis des entrepreneures. Elles nous ont clairement exprimé leur souhait d’être alimentées en contenu, d’être exposées à des experts et d’échanger sur les meilleures pratiques afin d’accélérer l’expansion de leur entreprise.  Nous les avons écoutées en créant une initiative sur mesure », affirme Michèle Boisvert, première vice-présidente, Rayonnement des affaires à la Caisse.

Les femmes peu présentes aux plus hauts échelons

Moins de la moitié des entreprises canadiennes (36 %) et américaines (40 %) ont élaboré un plan pour assurer l’avancement des femmes jusqu’aux postes de direction, révèle un rapport du Conseil canado-américain pour l’avancement des femmes entrepreneures et chefs d’entreprises rendu public lundi.

Par ailleurs, presque la moitié des entreprises (48 % au Canada et 41 % aux États-Unis) ne disposent pas de données exactes sur la représentation des femmes au niveau de la direction, tandis que moins de 40 % des entreprises des deux pays recueillent des données sur la rémunération selon le sexe.

Dans l’ensemble, la recherche a révélé un écart important : bien que les dirigeants veuillent augmenter le nombre de femmes dans les postes de direction et qu’ils soient dévoués à cette cause, ils ne donnent pas suite à cette priorité de la même manière qu’ils le font pour leurs autres grandes priorités.

« Des travaux de recherche réputés donnent à penser que la diversité améliore le rendement financier, stimule l’innovation et aide à réduire l’écart salarial entre les sexes, mais nos plus récents travaux démontrent que trop peu d’entreprises profitent des occasions que génère la mixité », affirme Julie Sweet, présidente directrice générale – Amérique du Nord à Accenture.

La recherche a aussi révélé que les petites entreprises dotées de 51 à 499 employés ont plus de facilité que les grandes firmes à faire avancer les femmes et à réaliser des progrès à l’égard de l’égalité des sexes. En effet, elles réussissent mieux à promouvoir les femmes à des postes de gestion et à des postes à un échelon supérieur, elles ont un meilleur taux d’avancement des femmes et leurs PDG sont plus déterminés à améliorer les choses en ce sens.