Le premier budget du ministre des Finances Éric Girard, déposé jeudi à Québec, prévoit 892 millions de dollars sur cinq ans à des mesures pour inciter les gens plus expérimentés à continuer à travailler.

Ainsi, Québec abaisse d’un an, soit à 60 ans, l’âge d’admissibilité au crédit d’impôt non remboursable aux travailleurs d’expérience. Près de 44 000 nouveaux travailleurs pourront en bénéficier.

La baisse d’impôt maximale serait de 1500 $ pour un employé de 60 ans et variera de 150 $ à 1050 $ pour ceux âgés de 61 à 64 ans.

« Cette mesure devrait profiter à quelque 158 000 travailleurs dès 2019 », a souligné M. Girard, en point de presse, dans le cadre de la présentation de son budget.

On veut également inciter quelque 34 000 petites et moyennes entreprises à embaucher ces travailleurs expérimentés. Québec propose une diminution des cotisations sur la masse salariale pouvant atteindre un maximum de 1250 $ pour les travailleurs de 60 à 64 ans et un plafond de 1875 $ pour les employés de plus de 65 ans.

Si cette mesure est accueillie plutôt favorablement par le milieu des affaires, le président de la FTQ, Daniel Boyer, est d’avis que le budget Girard ne contient « pas du tout » assez d’outils pour résoudre les problèmes de rareté de main-d’œuvre.

L’employé qui a travaillé pendant 25, 30 ans dans une usine préférera prendre sa retraite que de rester au travail, même avec les nouveaux incitatifs proposés, avance M. Boyer. « Il y a des mesures timides pour les travailleurs de plus de 60 ans, mais la suite des choses passe par les conditions d’exercice d’emploi et l’organisation du travail qu’on va offrir à ces gens-là. »