La Caisse de dépôt et placement du Québec entend réduire son empreinte carbone de 25 % par dollar investi d’ici 2025. Il s’agit là de l’une des mesures au cœur de sa nouvelle stratégie d’investissement face aux défis climatiques.

Dévoilée mercredi, cette stratégie propose des cibles et des moyens concrets qui permettront à la Caisse « de contribuer à la transition vers une économie mondiale sobre en carbone ».

« Dans la foulée de l’Accord de Paris et de l’évolution accélérée des choix des consommateurs et des technologies, nous observons déjà une transformation rapide des marchés. Cette nouvelle réalité nous a amenés à revoir le profil rendement-risque de plusieurs secteurs d’activités et entreprises. Elle créera également de nouvelles occasions d’investissement intéressantes pour nos déposants », a déclaré Michael Sabia, président et chef de la direction de la Caisse.

Concrètement, l’investisseur institutionnel a indiqué que le facteur climatique serait dorénavant pris en compte dans chacune des décisions de placement. Dans ce contexte, si l’actif de la Caisse devait augmenter de 60 % d’ici 2025, les changements climatiques feraient partie du processus décisionnel pour plus de 170 milliards de dollars de nouveaux actifs.

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Hausse de 50 % des investissements sobres en carbone

La Caisse s’engage aussi à augmenter ses investissements sobres en carbone de huit milliards de dollars sur trois ans, ce qui représente une hausse de 50 % d’ici 2020. « L’intensification des efforts mondiaux dans la lutte aux changements climatiques entraînera de nombreuses occasions d’investissement rentables pour nos déposants au cours des prochaines années », assure-t-elle.

D’ici 2025, la Caisse réduira en outre l’empreinte carbone de son portefeuille global de 25 % par dollar investi. Elle affirme devenir ainsi le premier investisseur institutionnel en Amérique du Nord à se donner une cible carbone couvrant l’ensemble de ses catégories d’actif.

Pour atteindre cet objectif, la Caisse amorcera la révision de ses investissements pour en évaluer le profil rendement-risque et ainsi réduire d’ici 2025 la présence des actifs ayant une plus forte intensité carbone dans son portefeuille, par exemple les activités liées à l’exploitation du charbon.

« Ce sont des objectifs ambitieux, réalisables, mesurables et sur lesquels nous rendrons des comptes à chaque année lors de la publication de notre rapport annuel », a affirmé Michael Sabia.

Une étude réalisée par l’organisme Recycle ta caisse au printemps dernier révélait que la valeur des investissements de la Caisse dans le pétrole, le gaz naturel ainsi que le charbon avait grimpé de 4,5 G$ de 2015 à 2016.

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