Une experte universitaire en matière de violence à l’égard des femmes et des enfants estime que plusieurs récentes ententes conclues entre le gouvernement fédéral et l’un des plus importants syndicats de la fonction publique, qui permettent aux victimes de violences conjugales de prendre un congé rémunéré, constituent le « début d’une vague ».

Les ententes de principe, conclues à la fin du mois dernier avec l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), prévoient jusqu’à 10 jours de congé payé pour aider les membres du syndicat à échapper à leurs partenaires violents, une disposition que le syndicat qualifie d’« historique ».

Barb MacQuarrie, du Centre de recherche et d’éducation sur la violence à l’égard des femmes et des enfants de l’Université Western en Ontario, s’attend à ce que ces dispositions figurent dans de nombreux autres accords.

Mme MacQuarrie estime que davantage d’employeurs sont également susceptibles d’adopter eux-mêmes des politiques visant à offrir des congés payés.

À l’heure actuelle, le Canada dispose d’une mosaïque de lois prévoyant des congés pour violence conjugale. À l’échelle nationale, le gouvernement a récemment adopté une loi autorisant les travailleurs sous réglementation fédérale victimes de telles violences à prendre 10 jours de congé : cinq de ces jours rémunérés et cinq non rémunérés.

L’Ontario et le Manitoba offrent cinq jours de congé payé. D’autres provinces ont des programmes moins importants, comme le Québec, qui offre deux jours de congé payé par année. Dans le cadre d’une absence sans salaire, des protections sont offertes pour que la personne puisse réintégrer le poste qu’elle occupait. Les changements au niveau fédéral doivent entrer en vigueur le 1er septembre.

Les Philippines ont été le premier pays à établir des congés payés pour violence conjugale après la création d’une loi à cet effet en 2004. La Nouvelle-Zélande a suivi, permettant 10 jours de congé payé.

Au Canada, les accords conclus par le gouvernement fédéral avec l’IPFPC garantissent que « le lieu de travail n’est pas un obstacle pour les victimes qui cherchent de l’aide lorsqu’elles sont confrontées à la violence conjugale », a déclaré la présidente du syndicat Debi Daviau dans un communiqué.

Les gouvernements sont non seulement conscients de la nécessité d’aider les employés à échapper à la violence, mais les entreprises privées le sont également, a souligné Mme MacQuarrie.

Elle a évoqué une formation sur le sujet qu’elle a été appelée à donner ce mois-ci pour le géant minier Rio Tinto. « Le Canada fait partie de ce mouvement plus international visant à prendre conscience [des impacts] de la violence conjugale », a-t-elle fait valoir.