Les employés blancs américains sont très peu nombreux à croire à l’existence d’une discrimination fondée sur la race ou l’origine ethnique dans leur milieu de travail. Les employés noirs ne sont pas du tout du même avis, révèle un rapport publié par la Society for Human Resource Management.

Ainsi, un maigre 7 % des employés de race blanche interrogés aux États-Unis croient que le racisme existe encore au sein de leur entreprise. Par contre, 35 % des travailleurs noirs jugent que la discrimination raciale est toujours d’actualité dans leur milieu de travail.

Les professionnels des ressources humaines ne semblent pas beaucoup plus conscientisés : seulement 13 % des professionnels RH blancs soutiennent que la discrimination raciale existe chez leur employeur, par rapport à la moitié (49 %) des professionnels RH noirs.

En fait, les professionnels des ressources humaines blancs jugent que la discrimination sexuelle est un problème beaucoup plus fréquent sur leur lieu de travail que la discrimination raciale.

Selon les données du Bureau of Labor, 77,8 % des professionnels des ressources humaines aux États-Unis sont blancs, et 11,1 % sont noirs.

Cela dit, 35 % des professionnels RH blancs concèdent que leur organisation n’en fait pas suffisamment pour offrir des opportunités aux employés noirs. Un résultat qui est encore une fois largement inférieur à celui obtenu chez les professionnels RH noirs (68 %).

Un enjeu encore tabou

Le rapport indique également que le tiers des travailleurs noirs sondés (33 %) considèrent ne pas se sentir respectés ou valorisés au travail, soit près du double des travailleurs blancs (18 %).

Les enjeux raciaux semblent par ailleurs demeurer extrêmement tabous dans les entreprises américaines. Par exemple, 45 % des travailleurs noirs déclarent que leurs supérieurs ne sont pas favorables à l’idée d’aborder le sujet. Dans le même ordre d’idées, 47 % des travailleurs blancs jugent qu’il est inapproprié d’aborder des sujets liés à la race en milieu de travail.

Lorsqu’on leur demande si le racisme est un problème de société, les répondants sont plus nombreux à répondre par l’affirmative (54 % des employés noirs et 29 % des employés blancs). Ils semblent néanmoins croire que l’enjeu n’est pas aussi grand sur leur propre lieu de travail.

Selon de récentes données de Statistique Canada, la rémunération des hommes noirs âgés de 25 à 59 ans était en 2015 inférieure de près de 15 000 $ à celle des autres hommes, avec une valeur médiane de 41 000 $ par année comparativement à 56 000 $ pour les autres. L’écart entre les hommes noirs et les autres hommes était beaucoup plus important parmi la population née au Canada.

Pendant ce temps, la rémunération des femmes noires se comparait davantage à celle des autres femmes.

Par ailleurs, la population noire est également plus susceptible d’être surqualifiée pour un emploi, tant chez les immigrants que chez les non-immigrants noirs. « Alors que 18 % et 16 % respectivement des hommes et des femmes noirs nés au Canada étaient surqualifiés en 2016, ces valeurs étaient de 10 % et 11 % dans le reste de la population », peut-on lire dans le rapport.

Avec La Presse canadienne