Depuis 2016, ­Michèle ­Parent est responsable de diriger les ­services-conseils en santé organisationnelle et en ­mieux-être de ­Morneau ­Shepell pour l’Est du ­Canada et de fournir des conseils stratégiques en gestion des absences et des invalidités. Elle a une expérience en matière de santé au travail chez des compagnies d’assurance et les promoteurs de régime de ­Bell et ­CBC/­Radio-Canada. C’est avec son équipe qu’elle a instauré en 1996 le premier ­PAE de ­Bell avec ­Warren Shepell.

Qu’est-ce qui vous plaît de travailler dans ce secteur?

Le domaine de la santé au travail m’intéresse depuis plus de 35 ans. J’y ai constaté une évolution des connaissances qui ont amené des changements positifs pour les employés et les entreprises. Au début de ma carrière, on parlait peu ou pas d’ergonomie comme moyen pour réduire les risques ­musculo-
squelettiques et, de la même façon, on parlait du stress du bout des lèvres mais sans causer de santé psychologique ou mentale. Ces deux problèmes sont maintenant les principaux défis de santé
pour la majorité des entreprises. Il est intéressant d’être témoin de cette évolution et de la prise de conscience plus récente quant à leur responsabilité en matière de santé des employés.

Quel est le plus grand défi?

Faire de la santé au travail un élément de la responsabilité sociale des sociétés. Si une entreprise pollue, elle devra payer pour les effets néfastes causés et elle subira des pressions sociales pour réduire sa pollution. Au même titre, une entreprise qui n’offrirait pas un milieu de travail propice à la santé devrait corriger la situation, sous peine de disparaître. La conscientisation en ce sens n’en est qu’à ses débuts.

Compte tenu de ce que vous savez aujourd’hui, quel conseil auriez-vous souhaité vous donner au moment de commencer votre vie professionnelle?

J’ai toujours voulu donner le meilleur de ­moi-même au travail. Mon travail a pris beaucoup de place dans ma vie. J’ai eu la chance de toujours faire ce qui me passionnait. Au début de ma carrière, j’ai mis du temps à me faire confiance, j’ai hésité à m’imposer. Avec le temps, je me dis que j’aurais ­peut-être gagné à avoir un mentor. Un « sounding board » [agent de rétroaction] pour avancer d’une façon plus assurée.

Quelle question aimeriez-vous poser à quelqu’un qui vit en 2049?

Dans 30 ans, le travail et les emplois auront possiblement grandement changé. On lit chaque jour un article sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les emplois. Les employés cohabiteront probablement avec des robots, ­peut-être même que pour certains, leurs supérieurs en sera un… ­Donc la question que je poserais : où en ­êtes-vous dans vos programmes de cohabitation et d’harmonisation du ­mieux-être entre vos employés et vos entités d’intelligence artificielle?