Pierre ­Bergeron possède 35 années d’expérience dans la consultation en régimes de retraite et en assurance collective. Un partenariat avec l’Institut sur la gouvernance et l’adhésion aux Principes pour l’investissement responsable démontrent l’importance qu’il porte à ces enjeux. Activement impliqué dans les diverses modifications touchant les régimes de retraite, il a participé à plusieurs commissions parlementaires, dont celles liées aux récentes réformes en retraite. Il a également collaboré à la mise en place de plusieurs nouveaux régimes ­PD au ­Québec, dont ceux dits « par financement salarial ».

Qu’est-ce qui vous plaît de travailler dans ce secteur?

Le fait que les avantages sociaux sont un puissant outil de solidarité collective et contribuent activement au bien être des participants et de leur famille. De plus, comme nous travaillons en projetant les besoins dans l’avenir, la conception des régimes doit être abordée avec proactivité, innovation et une bonne stratégie de communication, ce qui n’est pas sans me déplaire.

Quel est le plus grand défi?

La compréhension des besoins actuels et futurs, la communication claire de solutions et la mise en place d’un cadre de financement acceptable tout en respectant l’équité intergénérationnelle. Les régimes de retraite demeurent complexes à comprendre alors que les pressions négatives sur leur financement, dues à une grande volatilité passée des coûts et au désengagement des employeurs, font en sorte que de nouvelles approches doivent être considérées. Il faut aussi apprendre à composer avec un environnement législatif qui a eu tendance à réagir aux situations plutôt qu’à offrir un cadre plus proactif.

Compte tenu de ce que vous savez aujourd’hui, quel conseil auriez-vous souhaité vous donner au moment de commencer votre vie professionnelle?

J’ai fondé mon premier bureau d’actuaires à l’âge de 27 ans et j’ai évolué au même rythme que ­celui-ci. J’ai compris l’importance de suivre la méthode des « C » : travailler avec ­Compétence, ­Consistance et ­Cohérence, certes, mais aussi avec son ­Cœur, et avec ­Curiosité et ­Confiance, tout en apprenant à avoir le ­Courage de ses ­Convictions. Le tout s’est développé au fil des ans, mais viser cet « ensemble » dès le départ m’aurait aidé à mettre tout en application plus rapidement et à structurer de façon optimale cette approche.

Quelle question aimeriez-vous poser à quelqu’un qui vit en 2049?

Quel a été le travail accompli, depuis 30 ans, concernant les besoins et les approches à privilégier pour les 30 années suivantes ? ­Pour moi, le passé est une source inspirante d’information pour comprendre diverses situations et ainsi apprendre de nos erreurs, notamment, mais il sert aussi de pierre d’assise à notre planification de l’avenir. De retour en 2019, cette rencontre rendrait aussi la planification d’un avenir garant du « passé »!